Les participants au colloque international sur "les sociologues arabes face aux questions des mutations actuelles", ouvert mardi à Oran, ont insisté sur la nécessité d'études prospectives pour prévoir les évènements pouvant surgir dans des sociétés.
Dans ce cadre, M. Ayachi Al Anser de l’université de Doha (Qatar) a souligné, lors de la séance abordant le changement et la contestation sociale, que les "études prospectives sont importantes car elle donnent des prévisions, proposent des scénarios et peuvent contribuer à la sociologie", notant, toutefois qu'il y a une grande différence entre ces deux sciences partant du fait que les mutations sociales ont des parcours divers et contradictoires.
M. Al Anser a affirmé également que la sociologie dans les pays arabes "n'a pas pu prévoir ce qui est appelé le +printemps arabe+, n'ayant pas décelé d’indices économiques ou politiques prévoyant ces événements à cause de la nature des phénomènes sociaux ou des mutations.
" Pour sa part, l'universitaire de Tunis, Bachir Telili, a abordé, dans sa communication, les "secousses" qu’a connues son pays, à l’instar des autres pays arabes et les explications données par des sociologues et des anthropologues à ces événements sans précèdent dans le monde arabe. "Le séisme social vécu par certains pays arabes n’a pas motivé les sciences sociales dans le monde arabe et des sociologues continuent à utiliser la langue du bois".
Diverses thématiques figurent au programme de cette rencontre de trois jours abordant, entre autres, l'accumulation des protestations sociales dans le monde arabe durant la dernière décennie. Un atelier est programmé autour de "l’utilisation des jeunes des réseaux sociaux et leurs impacts sur les mutations sociales", de même qu’une table ronde sur "le printemps arabe après trois ans".