Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein a appelé samedi à enquêter sur des accusations de crimes commis par les forces internationales contre la population civile en République centrafricaine.
Les allégations "de meurtres de civils, d'exécutions sommaires, d'enlèvements et des cas d'exploitation sexuelle de femmes locales" en Centrafrique sont "extrêmement dérangeantes", a indiqué M. Al Hussein dans un communiqué. "La population centrafricaine avait désespérément besoin de protection.
Le rôle joué par les forces internationales dans l'arrêt des combats et des massacres sectaires les plus graves en République centrafricaine est inestimable et leur présence a incontestablement sauvé un très grand nombre de vies", a-t-il ajouté. "Cependant, dans certains cas, les protecteurs tant espérés se sont transformés en prédateurs", a déploré le Haut Commissaire.
Il a rappelé les révélations concernant des allégations d'abus sexuels très graves par des soldats français sur des enfants, qui font actuellement l'objet d'une enquête des autorités françaises.
Il a précisé à ce propos que son bureau a "revu de manière plus approfondie ces questions et l'ampleur du suivi sur les violations graves qui auraient été commises par des soldats appartenant à plusieurs autres contingents internationaux opérant sous l'égide de la Minusca en 2014".
Le quotidien britannique The Guardian avait révélé en avril dernier une affaire mettant en accusation des militaires français sur la base d'un rapport des Nations unies contenant des témoignages d'enfants qui affirment avoir été violés par des militaires français au début de l'intervention française en Centrafrique, entre décembre 2013 et juin 2014. Selon une source judiciaire française, 14 soldats français sont mis en cause, dont trois ont été identifiés, par les témoignages de six enfants âgés de 9 à 13 ans.