Centrafrique: L'ONU affirme que la majorité des attaques provient des anti-musulmans

Publié par DK News le 20-02-2014, 15h36 | 22

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a affirmé, mercredi, que la plupart des attaques et des violations des droits de l'homme en République centrafricaine était le fait d'éléments du mouvement majoritairement chrétien anti-Balaka, qui prennent délibérément pour cible la population musulmane de ce pays africain.

«Bien que quelques groupes d'ex-Séléka (musulmans) continuent à prendre pour cible des civils chrétiens à Bangui, la plupart des violations des droits de l'homme en cours sont le fait d'éléments anti-Balaka qui semblent être chaque jour plus organisés», a-t-elle indiqué.Selon elle, «les éléments anti-Balaka prennent délibérément pour cible la population musulmane de la capitale», ajoutant que «ces attaques, qualifiées parfois d'opérations de +nettoyage+ par des éléments anti-Balaka, sont généralisées».

Ces attaques incluent des meurtres, des viols, des pillages et la destruction de maisons appartenant à des musulmans, a-t-elle déploré. «Le degré de cruauté et de mépris pour la vie et la dignité humaines est effroyable, avec des mutilations de corps en public, des amputations d'organes génitaux et d'autres parties du corps, des décapitations et au moins un fait signalé de cannibalisme, répandant encore davantage la terreur au sein de la population musulmane», a encore déclaré Mme Pillay.En outre, la Haut-Comissaire s'est dit aussi très préoccupée par les discours haineux diffusés à la télévision contre les musulmans par des anti-Balaka et par les déclarations publiques faites par des membres du Conseil national de transition au Parlement incitant aux violences inter-communautaires.

«Les dirigeants devraient garder à l'esprit l'impact direct de leurs paroles et de leurs actions sur leurs partisans, et ils doivent comprendre qu'ils pourraient être tenus pour responsables des crimes qu'ils auraient ordonnés, sollicités ou incités», a-t-elle poursuivi.

«Je tiens à rappeler à tous les dirigeants occupant des positions importantes, qu'ils appartiennent aux anti-Balaka, aux ex-Séléka ou à l'ancienne armée FACA, qu'ils ont des obligations claires découlant du droit international. Ils ont l'obligation de ne pas commettre, ordonner, inciter ou être à l'origine de violations du droit international, et d'empêcher leurs subordonnés de commettre de telles violations», a ajouté la Haut-Commissaire. De son côté, la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires des Nations Unies, Valerie Amos, effectue cette semaine une mission en République centrafricaine pour faire le point sur la grave crise humanitaire qui touche le pays et comprendre les défis que rencontrent les acteurs humanitaires.

Mercredi, Mme Amos a rencontré la présidente centrafricaine, Catherine Samba-Panza, à Bangui. Elle a souligné la nécessité dئune solution politique et de la restauration de la sécurité. Pour sa part, le Directeur exécutif dئONUSIDA, Michel Sidibé, qui accompagne Mme Amos, a mis en garde mercredi contre une crise de santé grandissante.