Crise au Burundi : HRW dénonce la "répression" par la police des manifestations anti-troisième mandat

Publié par DK News le 30-05-2015, 17h50 | 32

L'organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch (HRW) a dénoncé dans un nouveau rapport rendu public hier, la "répression" par la police burundaise des manifestations contre un troisième mandat du président sortant Pierre Nkurunziza.

"La police burundaise a recouru à la force de manière excessive en réprimant les manifestations", estime l'organisation. La police "a tiré sur des personnes et les a battues, parfois alors qu'elles ne posaient aucune menace apparente.

Les autorités ont fermé plusieurs radios et ont menacé des journalistes, des militants des droits humains et des membres du personnel médical", selon des témoignages recueillis par HRW. Le directeur de la division Afrique de HRW, Daniel Bekele, cité dans le rapport a appelé les autorités burundaises à "mettre fin à la répression exercée à l'encontre d'opposants et de détracteurs pacifiques".

"Elles devraient ordonner à la police de cesser de recourir à une force excessive et meurtrière, ouvrir des enquêtes sur les décès et les passages à tabac de manifestants aux mains de la police, et faire rendre des comptes aux individus responsables", a-t-il dit.

Selon HRW, "les restrictions aux déplacements dans la capitale Bujumbura, et la peur généralisée au sein de la population font qu'il est difficile de confirmer le nombre exact des victimes". L'organisation de défense des droits de l'homme affirme que depuis le début de la contestation le 26 avril, "au moins 27 personnes ont été tuées ou sont mortes des suites de blessures reçues lors de ces manifestations", et que "plus de 300 personnes ont été blessées", ajoutant qu'il était "probable que le nombre total des morts est encore plus élevé". Selon les statistiques de la police, citées par HRW, 892 personnes ont été arrêtées entre le 26 avril et le 12 mai, dont 568 ont été remises en liberté. Les dossiers de 280 autres détenus ont été transférés au parquet.

Le Burundi est en proie à une vague d'agitation depuis le 26 avril, date à laquelle le parti au pouvoir a décidé d'investir le président Pierre Nkurunziza comme candidat à l'élection présidentielle qui doit avoir lieu le 26 juin prochain.

L'opposition burundaise estime qu'une troisième candidature du président sortant est anticonstitutionnelle et a appelé à des manifestations contre cette candidature.
Les élections législatives et communales au Burundi, repoussées de dix jours sous la pression de la communauté internationale, sont prévues le 5 juin alors que la présidentielle doit avoir lieu le 26 du même mois.