Des magistrats africains recommandent «avec insistance» de criminaliser le payement de rançons aux terroristes

Publié par DK News le 02-06-2015, 18h32 | 27

Des magistrats africains ayant pris part à la 20e réunion du Groupe africain de l'Union internationale des magistrats (UIM), ont recommandé mardi à Alger «avec insistance» de criminaliser le payement de rançons aux groupes terroristes.

A l'issue de la rencontre, le groupe africain a jugé «essentiel que les Etats s'engagent à criminaliser certains comportements», dont le payement de rançons aux terroristes, considéré comme étant «une des formes de financement du terrorisme».

Par ailleurs, les participants à cette réunion ont plaidé pour le «renforcement du contrôle du pouvoir judiciaire, garant des droits et libertés fondamentaux, sur les mesures restrictives, en vue de concilier la nécessité du combat contre le terrorisme avec les exigences des droits de l'homme».

Ils ont également appelé au «renforcement de la coopération pour une meilleure organisation des demandes d'extradition» des terroristes, de même que la création de cadres d'échanges et de concertation entre les différents acteurs impliqués dans la lutte antiterroriste, au niveau national, sous régional, régional et international, à même de rendre les dispositifs «plus performants».

Le groupe africain de l'UIM a aussi recommandé «l'harmonisation des dispositifs et la coordination des actions de lutte au niveau national, en encourageant une approche régionale dans l'élaboration et la mise en oeuvre des instruments internationaux». Il a appelé à ce titre à la mise en œuvre, aux plans sous régional, régional et international, de mécanismes permettant de dépasser les «blocages découlant des frontières», en vue d'une application «efficiente» des outils de coopération judiciaire dans la lutte antiterroriste.

Préconisant des mesures visant à garantir les droits des victimes d'actes terroristes, le groupe africain a salué les résultats de la réconciliation nationale en Algérie et estimé que cette expérience est un «modèle de référence» en la matière.

Ont pris part à la réunion annuelle qui a duré trois jours et que l'Algérie abrite pour la deuxième fois, des magistrats de tous les pays du groupe africain de l'UIM à l'exception du Cameroun et du Bénin ainsi que des représentants des unions de magistrats de France de Belgique et d'Italie. Des représentants de la société civile ont également pris part à cette réunion.