Les pays voisins de la Libye ont appelé, vendredi à N’Djamena, à «privilégier» la solution politique à la crise libyenne, et souligné la nécessité de former «très rapidement» un gouvernement d'union nationale, dans un communiqué final ayant sanctionné les travaux de leur sixième réunion sur la Libye.
Les voisins de la Libye ont appelé «toutes les parties libyennes en vue de privilégier la solution politique pour parvenir à un accord, la formation très rapide d'un gouvernement d’union nationale et demandé à la communauté internationale de l'accompagner», souligne le communiqué.
«Sur la base des interventions du ministre libyen des Affaires étrangères , des communications faites par les envoyés spéciaux de l’Union africaine et des Nations unies et des chefs de délégations les ministres ont examiné l’évolution de la situation en Libye depuis la cinquième réunion de Khartoum et passé en revue les efforts déployés au niveau régional, continental et international pour mettre un terme aux cycles de violences en Libye, et de faciliter les conditions d'un dialogue politique inclusif entre les parties prenantes libyennes», précise le document.
Les ministres ont, par la même occasion, exprimé leurs «vives inquiétudes face à la détérioration continue de la situation sécuritaire en Libye, en dépit des appels à la retenue lancés par la communauté internationale».
Ils ont, à cet égard, «noté avec consternation et condamné le développement des activités des groupes et individus relevant des organisations terroristes telles qu’Al-Qaïda et Daesh et dont la dernière illustration est la prise de la ville Syrte et ses environs, de même que l’allégeance faite à ces organisations par certains groupes criminels et terroristes parmi lesquels Boko Haram».
Face à la menace grandissante que ces groupes font peser sur la Libye et les pays voisins, ils ont «souligné la nécessité d’intensifier les efforts internationaux de lutte contre le terrorisme et exprimé leur soutien aux décisions prises conformément au droit international à cet égard».
«Dans cette perspective, les ministres ont réitéré leur ferme engagement à apporter leurs appuis multiformes au gouvernement d’union nationale, notamment dans le renforcement de la sécurité nationale».
Ils se sont félicités, dans le même cadre, des efforts accomplis pour le règlement de la crise libyenne, «notamment la réunion des leaders, chefs de partis et activistes politiques libyens, tenue à Alger les 3 et 4 juin».
Dans leur communiqué final, les pays voisins de la Libye ont, également, réitéré leur «soutien total» aux efforts de l’Envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, Bernardino Leon, tendant à «rapprocher les vues des parties prenantes à la crise en Libye, en vue de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale», et appelé à une «meilleure coordination des actions» dans ce cadre.
Les ministres ont, par ailleurs, «mis l’accent sur les flux migratoires vers l’Europe et ont appelé la communauté internationale à s’attaquer aux causes réelles à l’origine de ces flux et d’apporter tout son soutien à l’Etat libyen et aux Etats voisins qui le demandent, dans le cadre du renforcement de leurs capacités pour faire face à ce phénomène».
Les ministres ont, également, «manifesté leur indignation face aux conséquences humanitaires catastrophiques pour les populations libyennes résultant de la dégradation de la situation sécuritaire dans ce pays, et ont demandé à la communauté internationale d’apporter une aide humanitaire conséquentes à ces populations».