8e FIOFA: Audace des jeunes cinéastes à briser des tabous dans les courts métrages

Publié par dknews le 07-06-2015, 17h29 | 26

Les courts métrages projetés samedi à la cinémathèque «Ouarsenis» d’Oran dans le cadre du 8e Festival international d’Oran du film arabe (FIOFA) entrevoient l’audace de jeunes cinéastes à briser des tabous et autres questions non abordés, par le passé, dans les sociétés arabes.

Le film «El Moutatarif» (l’extrémiste) du réalisateur mauritanien Sidi Mohamed Chekir raconte l’histoire d’un adolescent, Slimane, qui, placé par son père dans une école religieuse traditionnelle «El Mahadhra», loin de sa ville, fut violé et décida, sous le choc, d’adhérer à un groupe terroriste.

Le réalisateur traite, dans ce film, le phénomène de l’extrémisme religieux dans la société mauritanienne, prenant comme exemple les «Mahadhir» en Mauritanie qui ont pour rôle d’enseigner les préceptes de l’islam, mais qui ont dévié et basculé vers l’extrémisme.

«Je tente, à travers cette £uvre artistique, projetée pour la première fois au festival d’Oran, de faire passer un message : celui de revoir ces écoles religieuses, occupées par des groupes extrémistes qui ont altéré la pensée soufie modérée en Mauritanie», a a déclaré le cinéaste à l’APS.
Ce dernier compte également produire un film algéro-mauritanien traitant de l’esclavage en Mauritanie.

La cinéaste libanaise, Racha Et-Takin, a, de son côté, fait son entrée dans la compétition des courts métrages avec le film «Rochi El Ma firak», inspiré d’une histoire réelle de Samar, une mère sourde, confrontée à un drame suite au rapt, au viol puis au meurtre de son fils.

La réalisatrice libanaise, qui a écrit le scénario du film, a déclaré, lors d'un débat, que le cinéaste moderne doit parler de faits sociaux sensibles comme le kidnapping et le viol d'enfants, qui demeure un sujet tabou pour beaucoup de familles préfèrant taire ce genre de faits et prendre leur mal en patience.

Le court métrage «Moussawir hor» (un photographe libre) du réalisateur Mohamed Hamdane El Mechahouari de Palestine aborde le cas de journalistes free-lance palestiniens sans protection corporelle ou juridique, exposés à des dangers lors de l’exercice de leur profession. Le film puise sa trame dans l’histoire du journaliste-photographe Achraf Abou Amra qui relate un quotidien professionnel périlleux.

L’œuvre cinématographique «El Mamar» (passage) de l’Algérien Anis Djaad raconte l’histoire d’un vieux veuf travaillant comme gardien aux passages à niveau depuis plus de trente ans jusqu’au jour où il se fait licencier.La compétition des courts métrages dans le cadre du FIOFA met en lice 14 œuvres de 11 pays, encadrés par un jury présidé par le réalisateur de la Télévision algérienne, Mohamed Hazourli.