Affaire Khalifa : La Banque d’Algérie a assuré ses responsabilités de contrôle de Khalifa Bank

Publié par DK News le 07-06-2015, 18h27 | 89

L’avocat de la Banque d’Algérie, Khaled Achour, a soutenu samedi devant le tribunal criminel près la cour de Blida que «la Banque d’Algérie a assuré ses responsabilité de contrôle» de Khalifa Bank, relevant que ce dernier «a caché la vérité» à la BA depuis sa création en 1998.

Intervenant en tant qu’avocat dans la plaidoirie de la partie civile, au 28ème jour du procès Khalifa, il a démenti l’idée selon laquelle la Banque d’Algérie «a failli à ses missions de contrôle», estimant que la banque privée «est coupable de crime de falsification de documents» de l’acte notarié de création de la banque chez le notaire Rahal Amar, complice - selon la défense- avec l’accusé Rafik Abdelmoumene Khelifa.

Pour l’avocat, «des inspections et des rapports prouvent que Khalifa Bank cachait la vérité à la Banque d’Algérie depuis sa création en 1998, et surtout de 1999 jusqu’à la fin 2002».
Le même avocat a estimé, par ailleurs, que la désignation de l’administrateur avait permis de découvrir ce que cachait la gestion de la banque.

«L’administrateur a découvert la vérité, ainsi que d’autres transactions, que la banque ne faisait pas parvenir à la Banque d’Algérie», a noté l’avocat, pour qui «la Banque d’Algérie ignorait que des entreprises publiques procédaient à des placements dans des agences de la banque privée».
Dans sa plaidoirie, l’avocat a relevé que la Banque d’Algérie «demandait des explications» auxquelles Khalifa Bank ne répondait que «par voie orale», insistant sur le fait la banque privée «ne respectait pas la réglementation, ainsi que les orientations que lui formulait de la Banque d’Algérie».

Il a évoqué, à ce propos, les différentes «lettres de suite» adressées à la banque privée entre janvier 2001 et novembre 2002, relevant qu’il «n’était pas si facile d’intervenir directement dans la gestion et le fonctionnement d’une banque, notamment quand celle-ci est de nature privée».

Pour Me Khaled Achour, Khalifa Bank «n’avait pas accompli la déclaration de domiciliation des agences et les autres sociétés du groupe», l’objectif étant de «bénéficier de crédits sans le moindre contrôle».

S’agissant de l’option de recapitalisation de la banque privée, l’avocat a indiqué que «l’issue de liquidation était inévitable». Il a affirmé, dans ce sens, que la Commission bancaire a sollicité les actionnaires de la banque privée pour une recapitalisation de la banque, chose que les actionnaires «avaient refusé», tranche l’avocat.

Auparavant, Mahfoudhi Abdenacer, avocat de l’Edimco (matériel de construction) dans la wilaya de Chlef, a plaidé pour l’accusé Abdelmoumene Khelifa, estimant que l’empire de ce dernier «avait chuté car ne pouvant pas supporter tout seul».