Autriche: Invention d'une prothèse qui «ressent» comme le membre amputé

Publié par DK News le 08-06-2015, 17h29 | 50

Une équipe autrichienne présente lundi à Vienne une prothèse «sensible» capable de simuler les sensations du membre amputé, une première mondiale qui pourrait changer le quotidien des patients et aider à combattre leurs douleurs fantômes.

Le professeur Hubert Egger, de l'université de Linz (nord de l'Autriche), a opéré fin 2014 un premier malade, avec des résultats satisfaisants. Wolfgang Rangger, un enseignant de 54 ans amputé sous le genou en 2007 suite aux complications d'un AVC, ressent désormais à nouveau toutes les nuances du sol sous ses pas. Il est également débarrassé des douleurs fantômes, un phénomène fréquent qui découle d'une hyper-sensibilité se développant progressivement dans le cerveau des personnes amputées.

«J'ai l'impression d'avoir de nouveau un pied», s'est réjoui le patient.Dans le cas de ce patient, les médecins ont repris, au centre du moignon, des terminaisons nerveuses conduisant initialement au pied amputé, puis les ont déviées à la surface de la cuisse, à l'endroit où celle-ci est en contact avec le haut de la prothèse.

«Je ne glisse plus sur la glace, je ressens la différence quand je marche sur du gravier, le béton, l'herbe ou le sable. Je sens même les petits cailloux», a témoigné le premier patient opéré par le professeur Hubert Egger, de l'université de Linz (nord). Six mois après l'implantation, Wolfgang Rangger court, fait du vélo et même de l'escalade. Quand il se déplace, son boîtement est à peine perceptible.

La jambe artificielle comporte des capteurs sous la plante du pied, reliés à d'autres cellules, appelées stimulateurs, qui sont au contact du moignon.C'est l'information transférée entre les capteurs et les stimulateurs qui permet de simuler, et finalement reproduire, la sensation du membre perdu.

Le médecin autrichien avait déjà innové en 2010 en présentant une prothèse de bras contrôlée par la pensée, grâce à la mise en place d'une connexion entre les nerfs moteurs et la prothèse. Cette fois, le principe est le même, mais le parcours est inverse : l'information part de la prothèse pour aboutir au cerveau.