Crise au Burundi : L'ONU met en garde contre le risque de basculement de la situation

Publié par dknews le 09-06-2015, 18h44 | 24

L'ONU a mis en garde mardi contre un risque de basculement de la situation au Burundi où une milice multiplie les actes de violences, appelant les autorités du pays à prendre des mesures contre celle-ci. «Chaque jour, nous recevons 40 à 50 appels de tout le pays lancés par des gens terrifiés, à la recherche d'une protection ou souhaitant rapporter des abus», a indiqué le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Al Hussein.

«Nous avons aussi recueilli des témoignages inquiétants de réfugiés burundais ayant fui dans les pays voisins, portant sur des violations graves des droits de l'homme qui auraient été commises par une milice rattachée au mouvement pro-gouvernemental connu sous le nom d'Imbonerakure», a-t-il ajouté cité dans un communiqué publié à Genève.

Ces violations «présumées» incluent «des exécutions sommaires, des enlèvements, des tortures, des coups, des menaces de morts et d'autres formes d'intimidation», s'est alarmé le responsable onusien, exhortant les autorités à prendre des mesures concrètes et immédiates pour mettre au pas cette «milice».

M. Zeid a en partie fondé ses remarques sur le témoignage détaillé de 47 réfugiés interviewés ces dernières semaines par du personnel des droits de l'homme dans des camps de réfugiés au Rwanda et en République démocratique du Congo. De nombreux réfugiés ont déclaré que des menaces avaient été écrites sur les portes ou murs de leurs maisons ou sur celles d'autres personnes.

«Ces rapports sont vraiment effrayants, en particulier dans un pays avec une histoire comme celle du Burundi», a déclaré M. Zeid. Pour le responsable onusien, le Burundi ne doit pas se retrouver «catapulté dans une guerre civile du fait de la détermination impitoyable d'un petit nombre de personnes à garder ou prendre le pouvoir à tout prix».La candidature du président burundais Pierre Nkurunziza à un troisième mandat a plongé le Burundi dans une crise émaillée de manifestations quotidiennes d'opposants qui jugent cette candidature inconstitutionnelle.