Mortalité maternelle «Net recul» ces dernières années en Algérie, selon Abdelmalek Boudiaf

Publié par dknews le 11-06-2015, 16h40 | 56

Le taux de la mortalité maternelle a connu un «net recul» ces dernières années en Algérie et devrait se situer autour de 57.5 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2015 alors qu’il était de 230 cas pour 100.000 naissances en 1990, a indiqué jeudi à Alger le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, Abdelmalek Boudiaf.

Intervenant à l’ouverture d’une rencontre sur «la restitution du Plan national de réduction accélérée de la mortalité maternelle pour la période 2015-2019», le ministre a expliqué cette avancée par «l’ensemble des mesures prises et les efforts entrepris et qui ont, indéniablement, permis d’améliorer les indicateurs de la santé maternelle».

Le taux de mortalité maternelle a ainsi connu un «net recul» passant de 230 pour 100.000 naissances vivantes en 1990 à un taux de 60.3 pour 100.000 naissances vivantes en 2014, a-t-il argumenté.
Le taux attendu pour l’année en cours, 57.5 décès pour 100.000 naissances vivantes, «situe l’Algérie à un niveau intermédiaire mais reste en deçà des attentes et des moyens mobilisés par l’Etat», a néanmoins  relevé le premier responsable du secteur de la santé.

M. Boudiaf a souligné, à ce propos, «l’engagement pris au plus haut niveau de poursuivre sans relâche et d’intensifier ces efforts, d’autant que, a-t-il noté, le taux d’accouchement assisté a atteint 97,2% et que 95% des femmes enceintes ont eu au moins une consultation au cours de leur dernière grossesse».

Le ministre a également cité l’enquête sur les indicateurs multiples MICS 4, présentée deux jours plus tôt et dont les résultats «illustrent particulièrement les progrès considérables enregistrés dans plusieurs domaines, notamment la santé de la mère et de l’enfant, et indiquant les chantiers prioritaires à prendre en charge y compris dans leur dimension spatiale».

Il a, en outre, réaffirmé «l’engagement politique de mobiliser tous les moyens, de renforcer les capacités du système sanitaire pour en améliorer la performance et d’investir davantage dans la santé des populations» et ce, comme recommandé par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
«La protection de la santé de la mère et de l’enfant a toujours constitué, pour notre pays, une priorité de santé publique», a poursuivi le ministre, appuyant son propos par citer le financement «conséquent» et «durable» dégagé à cet effet, ainsi que «l’accès universel et gratuit aux prestations de soins préventifs et curatifs». De même que le développement des infrastructures assurant des prestations de proximité au niveau de 271 Etablissements Publics de Soins de Proximité (EPSP), 195 Etablissements Publics Hospitaliers (EPH) et des  30 complexes «Mère et enfant».

Le plan d’action du Gouvernement a inscrit, en outre, la disponibilité des médicaments essentiels dans les structures offrant les soins de santé de la mère et du nouveau-né,  d’autre part, a-t-il souligné.
De même que «l’instauration, en 2013, de la déclaration obligatoire de tous décès maternels suivie, en 2014, de la mise en place de l’audit de ce type de décès afin de prendre toutes les mesures correctives visant à améliorer la qualité et les résultats de l’offre de soins en matière de santé maternelle», a ajouté le ministre.

L’institutionnalisation du jumelage entre les établissements sanitaires du Nord avec ceux du Sud et des hauts plateaux s’inscrit, en outre, dans la perspective d’amélioration de la couverture sanitaire de ces wilayas en gynécologues-obstétriciens, réanimateurs, pédiatres, infirmiers, sages-femmes, a observé M.Boudiaf.

Le Plan national visant à réduire la mortalité maternelle 2015-2019 est l’»expression d’une volonté politique résolue et le fruit d’une analyse approfondie des goulots d’étranglement qui ont empêché notre pays, malgré d’importants investissements, de réduire de façon significative et rapide la mortalité maternelle», a estimé le ministre.

Aussi, a-t-il conclu, la démarche privilégiée par son département pour faire aboutir le plan quinquennal est basée sur «la concertation, la participation, et l’appropriation», insistant à ce que «tous les soins nécessaires soient administrés tout au long de la grossesse, au cours de l’accouchement et au cours de la période post-natale».