Révision de la constitution - M. Ouyahia : « La locomotive est d'ores et déjà lancée »

Publié par DK News le 12-06-2015, 18h48 | 27

Le secrétaire général par intérim du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a affirmé jeudi à Alger, que son parti accueillait favorablement tout dialogue autour de l'ensemble des questions nationales exceptée celle liée à une période de transition pour la gestion des affaires de l'Etat comme proposé par certaines parties de l'opposition.

Le RND est disposé à débattre de toutes les questions à caractère économique, sécuritaire et politique exceptée celle touchant au choix du peuple à travers l'urne comme la question de la période de transition, a indiqué M. Ouyahia lors d'une conférence de presse tenue à la fin des travaux de la 4e session ordinaire du conseil national du RND.

Il a précisé que le RND «s'oppose aux tentatives de substituer l'opinion d'un groupe politique à celle du peuple», soulignant qu'il existait «une seule voie dans le pluralisme en matière d'alternance au pouvoir à savoir le peuple et non le consensus national ni la période de transition». Il a appelé à cette occasion, la classe politique à orienter le débat et le dialogue vers les «questions épineuses que connait le pays notamment au plan économique en raison du recul des prix du pétrole» ainsi que la question de la corruption.

A une question sur la date de la révision de la Constitution, M. Ouyahia, également ministre d'Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République, a estimé que cela était tributaire d'un calendrier et que «la locomotive est d'ores et déjà lancée, le reste relève des prérogatives du président de la République».

S'adressant à ceux qui disent que le président de la République «a échoué» dans la réalisation d'un consensus autour de l'amendement constitutionnel, il a rappelé que les parties intéressée avaient pris part aux consultations même celles qui estimaient que «cela n'était pas d'actualité». Concernant les menaces qui pèsent sur la sécurité de l'Algérie, il a évoqué l'organisation autoproclamée Etat islamique «Daech», soulignant qu'il s'agissait d'«une réalité proche et non d'un fantôme» et que sa «graine s'était propagée de l'Algérie durant les années 90».

Il a salué à ce propos les forces de sécurité qui ont pu faire avorter plusieurs tentatives d'entrée d'armement lourd en Algérie». L'Algérie était encore ciblée, a-t-il tenu à faire remarquer ajoutant que les «dangers sont réels». Il a rappelé «les tentatives de déstabilisation de l'Algérie en 2011» et la propagation d'armes et de stupéfiants qui transitent par le pays.

D'autre part, M. Ouyahia a abordé le message de félicitations adressé par le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), chef de corps d'armée Ahmed Gaid Salah, au secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN) à l’occasion de la «réussite du 10e congrès». Il a reproché à la presse d'avoir politisé et conféré une dimension disproportionnée à cette question ce qui est selon lui «un motif de préoccupation» appelant à mettre fin à l'anarchie et aux atteintes à l'image des Institutions.

«C'était un message de félicitations d'un frère à un frère et rien de plus», a-t-il insisté. Concernant les activités du président du FCE, Ali Haddad et ses rencontres avec les ambassadeurs de certains pays, M. Ouyahia les attribuera aux efforts visant à drainer les investissements au profit de l'économie nationale.

«Recevoir des ambassadeurs n'est pas une trahison contre la patrie», a encore argué M. Ouyahia. Il a rappelé à ce titre que l'Etat avait besoin de toutes ses potentialités publiques et privées ainsi et des «autres partenaires disposés à travailler avec nous», a-t-il dit s'interrogeant «pourquoi ne s'élève-t-on pas contre les personnes qui importent la sale marchandise».

Rappelant avoir dit lors d'une conférence de presse en juin 2012 que l'argent commandait en  Algérie, qu'il commençait à gouverner, à devenir un argent mafieux, il a affirmé qu'«aujourd'hui l'argent sale arrive avec de la sale marchandise».

Pour ce qui est de la démission de Bensalah de son poste à la tête du RND, il a répondu que sa demission était volontaire et qu'elle n'était liée à aucune conjoncture «ni à un système qui a besoin de renfort tel que colporté par la presse». Concernant ses fonctions à la présidence de la République et l'éventualité de sa démission après sa nomination à la tête du RND, M. Ouyahia a précisé qu'il assumera les deux fonctions même si cela impliquait davantage de responsabilités. «Je suis un homme d'Etat» et «je serais toujours au service du pays à chaque fois qu'on me sollicite», a-t-il soutenu.

A une question sur certaines institutions de l'Etat comme le département du renseignement et de la sécurité (DRS) de l'armée populaire nationale (ANP) que d'aucuns tentent de «diaboliser», le SG par intérim du RND a salué ces Institutions qui veillent à la protection du pays.
«Je salue le DRS et je salue Toufik (responsable du DRS), en tant que frère et compagnon, ainsi que les centaines de milliers de personnes qui veillent à la protection du pays et consentent d'immenses sacrifices à cette fin», a-t-il dit.

Invité à donner son point de vue sur le problème suscité à In Salah (extrême sud) par le projet d'exploitation du gaz de schiste, il a indiqué que les habitants du sud «ne sont pas les damnés de la terre» et l'Etat «ne fait aucune différence entre les habitants du nord et ceux du sud» affirmant que l'exploitation du gaz de schiste n'était pas possible en Algérie avant au moins 6 ou 8 ans.
Il a ajouté dans ce sens que la production du pétrole et du gaz conventionnels diminuait d'année en année et qu'elle pourrait cesser dans 10 à 15 ans.

Aussi, l'Algérie doit trouver des ressources de substitution, a-t-il dit en affirmant que l'expérience de l'extraction du gaz de schiste et non l'exploitation effectuée à In Salah à été réalisée par Sonatrach en collaboration avec la société Schlumberger.

La société Total n'a jamais été impliquée comme prétendu, a-t-il dit. Certains pays lancent des rumeurs concernant les effets négatifs de l'extraction du gaz de schiste pour des raisons servant leurs propres intérêts, a dit M. Ouyahia citant l'exemple d'un «pays ami, un des plus grand producteur d'énergie nucléaire et dont la production du gaz de schiste par l'Algérie risque de le désavantager en la matière.