Financement des opérations de maintien de paix et de sécurité en Afrique : un défi majeur pour l'Union africaine

Publié par DK News le 13-06-2015, 17h17 | 43

Le financement des opérations de maintien de la paix et de la sécurité en Afrique constitue «un défi majeur»pour l’Union africaine, a affirmé vendredi à Johannesburg le Commissaire à la Paix et sécurité de l’organisation, Ismail Chergui.

«La question de financement se pose avec acuité pour toute les opérations de paix et de sécurité sur le continent. Elle constitue un défi majeur pour l’UA», a-t-il affirmé dans une déclaration à l’APS.

Face à une demande croissante, la pénurie de ressources prévisibles et durables, cumulée avec des contraintes opérationnelles, a limité fortement la capacité d’action de l’UA à s’acquitter des engagements pris en matière de maintien de la paix et de la sécurité sur le continent.
Selon, M. Chergui, les Etats membres de l’UA doivent adopter des mesures concrètes pour rendre plus prévisible, plus durable et plus souple le financement des opérations entreprises sous l’égide de l’organisation.

«Un débat est lancé sur la nécessité de doter l’organisation d’un système de financement de ses opérations de maintien de la paix en consacrant 25% de son budget pour constituer une capacité permanente de paix», a-t-il indiqué.

Mettant l’accent sur la nécessité d’améliorer les mécanismes de financement des opérations de paix et sécurité sur le continent, M. Chergui a estimé que «l’Afrique ne doit plus compter sur ses partenaires» et qu’il était temps pour qu’elle «commence à financer elle-même l’effort dans le domaine «et permettre au CPS d’accompli les missions qui lui ont été assignées, notamment dans le domaine de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme sur le continent.

Se félicitant de la création de la Force d’intervention conjointe multinationale, dotée de près de 10.000 personnes, militaires, policiers et civils, fournis par cinq pays, à savoir : Nigeria, Tchad, Niger Cameroun et le Benin, le Commissaire à la paix et sécurité de l’UA a souligné que cette force sera financée par des «contributions volontaires « .

«Actuellement, nous avons des annonces de contribution conséquente qui peuvent permettre à cette force, au-delà de ce que font ces pays au niveau bilatéral pour leurs propres forces, de commencer à travailler», a-t-il fait savoir.

Au titre de sa contribution à cette force, a-t-il poursuivi, le Nigeria a annoncé la mobilisation de 100 millions de dollars, la communauté économique de l’Afrique centrale compte mobiliser 50 millions de dollars alors que la commission du Lac Tchad a annoncé une contribution de 1,5 million de dollars.
Pour soutenir davantage la lutte contre le groupe extrémiste Boko Haram, les partenaires de l’UA ont annoncé également la mobilisation de contribution.

Ainsi, l’Union européenne (UE) contribuera au financement de cette force à hauteur de 50 millions d’euros et la Grande Bretagne mobilisera 8 millions d’euros, a-t-il ajouté, estimant que «d’autres partenaires vont également se joindre à cet effort prochainement».

La Force d’intervention conjointe multinationale dont le quartier général sera installé dans la capitale tchadienne N’Djamena, «sera mieux organisée», a-t-il encore affirmé, précisant que «cette force est destinée à combattre le groupe Boko Haram et participer au nouvel élan visant à éradiquer le terrorisme».

Il a fait savoir, à ce titre, que «de nombreuses mesures sont envisagées» dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, mettant l’accent sur le rôle que peuvent jouer les religieux, les chefs de communautés, les leaders des régions et les femmes dans le combat pour prémunir les jeunes de la radicalisation».