Islam en France : Débat ouvert

Publié par Cherbal E-M le 15-06-2015, 17h11 | 40

Née dans le sillage des attentats de janvier dernier, une «instance de dialogue», décidée lors d’un Conseil des ministres, tient sa première réunion ce lundi, à Paris, avec la présence de pas moins de quatre membres du gouvernement français ; Manuel Valls, Premier ministre ainsi que les ministres  de l’Intérieur, l’Education et de la Culture.

Seconde religion de France, avec près de 5 millions de personnes, la communauté musulmane de France  est majoritairement sunnite,  éparse et sans représentation consensuelle.  Faisant la promotion de l’initiative, Manuel Valls qui se trouvait à Mayotte, évoque un grand défi, celui de « faire la démonstration que l'islam est totalement compatible avec la démocratie, avec la République, avec l'égalité des hommes et des femmes, avec le dialogue «, souligne l’AFP.

Plus de 120 personnes issues des différents milieux et organisations liées à la communauté musulmanes viendront prendre part à cette rencontre ; leur lettre d’invitation, signée du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve mentionne bien que le but n’est   «pas de créer une organisation nouvelle des Français de confession musulmane, ni de constituer une enceinte de négociation devant déboucher sur des décisions immédiates», ajoute l’agence de presse française qui précise que, de toute manière, l’Etat  français ne peut avoir  cette vocation, au regard  de la loi du 9 décembre    1905 portant séparation des Eglises et de l’Etat.

Des réunions de préparation ont été animées par les préfets qui ont regroupé toutes les tendances de la communauté musulmane établie en France.Les travaux de cette rencontre s’articuleront autour de quatre principales thématiques, contenues dans des rapports qui seront débattus en l’occasion.

 Un premier atelier évoquera la sécurité de sites de culte musulmans ainsi que la gestion de l’image de la religion musulmane  véhiculée par les médias. Le second volet portera sur la construction des mosquées, objet de nombreuses difficultés, notamment de  financement ; en plus de 2500 lieux de culte existants, la France compte 300 projets de construction de mosquées. La formation et le statut des imams feront l’objet d’un troisième atelier.

Enfin, les participants verront une quatrième table ronde débattre des pratiques rituelles, notamment la certification halal, le tourisme cultuel et la gestion des cimetières. En évitant la thématique de l’extrémisme et de la lutte contre les «djihadistes»,  le ministre de l’intérieur entend  éviter de faire dans la stigmatisation. Même si des décisions ne sont pas attendues à l’issue de cette rencontre, certaines sources proches de Bernard Cazeneuve n’excluent pas certaines mesures, notamment en matière de qualification des imams et de maîtrise de la langue française.