Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon est «très préoccupé» par la confirmation des peines de mort prononcées en Egypte contre une centaine d'accusés dont l'ex-président Mohamed Morsi, a indiqué mardi le porte-parole adjoint de l'ONU Farhan Haq.
M. Ban craint que ces sentences «aient un impact négatif sur les perpectives de stabilité à long terme de l'Egypte», a-t-il souligné.Le secrétaire général note que les condamnés ont la possibilité de faire appel et «demande instamment aux autorités de s'assurer qu'ils puissent bénéficier des garanties légales et d'un procès équitable».
M. Ban, toujours selon le porte-parole, rappelle «son opposition à l'application de la peine capitale en toutes circonstances» et invite le gouvernement égyptien à décréter un moratoire sur les exécutions.
La justice égyptienne a confirmé mardi la peine de mort infligée à l'ex-président Mohamed Morsi dans un procès pour violences et évasion de prison durant la révolte de 2011, un verdict vivement critiqué par plusieurs pays, notamment la Turquie.
Washington «préoccupé» par la condamnation de l'ex-président égyptien Morsi
La Maison Blanche a fait part mardi de sa «profonde préoccupation» après la condamnation de l'ex-président égyptien Mohamed Morsi.«Nous sommes profondément préoccupés par les condamnations à caractère politique qui ont été prononcées contre l'ancien président Morsi et nombre d'autres par un tribunal égyptien aujourd'hui», a déclaré Josh Earnest, porte-parole de l'exécutif américain. La justice égyptienne a par ailleurs confirmé la peine de mort infligée à l'ex-président dans un procès pour violences et évasion de prison durant la révolte de 2011.
«Les Etats-Unis ont à de nombreuses reprises exprimé leurs inquiétudes concernant la détention et la condamnation de plusieurs responsables politiques en Egypte», a souligné M. Earnest.
«Nous condamnons la pratique des procès de masse et des condamnations de masse, qui sont menés d'une manière qui est contraire aux obligations internationales de l'Egypte», a-t-il ajouté.
Au total, près d'une centaine de personnes, dont le guide suprême de la confrérie islamiste de M. Morsi, Mohamed Badie, l'ex-président du Parlement Saad al-Katatni et le célèbre prédicateur Youssef al-Qaradaoui -jugé par contumace car installé au Qatar- ont été condamnés à mort.
Le Qatar préoccupé par la condamnation à mort de Morsi
Le Qatar a exprimé sa «profonde préoccupation» quant à la confirmation par la justice égyptienne de la peine de mort infligée à l'ex-président Mohamed Morsi, dont il a demandé la libération.
«Doha ajoute sa voix à celles demandant l'annulation du verdict et la libération de M. Morsi», écrit le gouvernement du Qatar dans un communiqué publié mercredi par l'agence officielle QNA. Le Qatar, qui soutient les Frères musulmans, a estimé que «la condamnation à mort d'opposants politiques en Egypte nuit à la sécurité et à la stabilité et bloque la voie devant la réconciliation et la harmonie entre les frères égyptiens».
La justice égyptienne a confirmé mardi la peine de mort prononcée contre M. Morsi dans un procès pour violences et évasion de prison durant la révolte de 2011.Le Qatar a été le seul pays arabe du Golfe à dénoncer l'éviction de M. Morsi par l'armée égyptienne en 2013.
Cette position a provoqué une crise dans ses relations avec trois de ses voisins: l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn, et l'Egypte.La crise s'est atténuée en décembre lorsque le Qatar a exprimé son soutien à M. Sissi même s'il continue de donner refuge à de nombreuses figures des Frères musulmans d'Egypte.
Ban Ki-moon appelle à relever les nouveaux défis en matière de maintien de la paix
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a appelé mardi à relever les nouveaux défis en matière de maintien de la paix. M. Ban avait annoncé la création du Groupe indépendant de haut niveau sur les opérations de paix en octobre 2014 dans le but d'évaluer leur état actuel et d'identifier les nouveaux besoins.
Lors d'une conférence de presse organisée au siège des Nations Unies à New York à l'occasion de la remise par le Groupe de son rapport d'évaluation, le Secrétaire général a noté les progrès importants accomplis au cours des 15 dernières années afin d'adapter les opérations de paix à la complexité du monde actuel.
Cependant, le chef de l'ONU a déclaré qu'un ensemble de «changement drastique» avait rendu nécessaire un nouvel examen des opérations de paix. «Nos opérations de paix sont désormais confrontées aux formidables défis que sont la nature changeante des conflits et la montée de l'extrémisme violent», a-t-il souligné. «Le Groupe indépendant que j'ai nommé, dirigé par M. Ramos-Horta et Mme Haq, s'est montré à la hauteur de cette tâche très complexe», a salué M. Ban, remerciant le Président et la Vice-présidente du Groupe, ainsi que l'ensemble de ses membres, pour leur contribution. «Je vais étudier les recommandations du rapport attentivement et les transmettre à l'Assemblée générale et au Conseil de sécurité», a-t-il poursuivi, se déclarant impatient de travailler en étroite collaboration avec des Etats membres et d'autres partenaires clés sur la façon de mettre en oeuvre les «propositions intéressantes» présentées dans le rapport.