Crise politique : le Burundi pas opposé au principe d'un déploiement d'experts militaires

Publié par dknews le 18-06-2015, 15h25 | 29

Le gouvernement burundais a affirmé jeudi ne pas être opposé au déploiement d'experts militaires de l'Union africaine (UA), tout en y posant des conditions et en réclamant des «consultations» préalables avec l'organisation panafricaine.

Pour tenter de sortir le Burundi de la crise politique qu'il traverse depuis fin avril, l'organisation panafricaine a décidé l'envoi d'observateurs des droits de l'Homme et d'experts militaires, chargés de superviser le désarmement de «milices et groupes armés».

Sur «les questions en rapport avec les experts militaires, les observateurs des droits humains, nous disons qu'en principe il n'y a pas de problème, iln'y a pas d'objection», a déclaré le ministre des Relations extérieures, Aimé-Alain Nyamitwe.

«On n'envoie pas des experts militaires dans un pays sans qu'il y ait eu des consultations, on n'envoie pas d'observateurs des droits humains sans consultations», a-t-il insisté.«Il appartient à l'organisation qui a émis ce souhait de le mettre en oeuvre avec célérité», a ajouté le chef de la diplomatie burundaise, appelant l'UA à préciser «les pays d'origine de ces experts ou observateurs, leur nombre, leur mandat précis».

Depuis l'annonce fin avril de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, le Burundi est confronté à un mouvement de contestation populaire émaillé de violences meurtrières.
Dans ce climat, la Communauté est-africaine (EAC), dont est membre le Burundi, a demandé fin mai à Bujumbura de repousser, d'au moins un mois et demi, les législatives et communales du 5 juin et la présidentielle du 26.

Le nouveau calendrier publié par le gouvernement (législatives/communales le 29 juin, présidentielle le 15 juillet) a suscité la colère de l'opposition qui a souligné qu'il ne respectait pas ce délai.
Lundi, l'UA a appelé implicitement Bujumbura à fixer «par consensus» de nouvelles dates aux élections.

Mais le ministre burundais a exclu tout nouveau report, estimant que le calendrier annoncé permettait de prendre «en considération» à la fois la demande de report de l'EAC et le respect des délais institutionnels. Il a rappelé que les conseils communaux devaient être remplacés d'ici le 7 juillet afin d'élire le Sénat et que le nouveau président devait prêter serment devant le nouveau Parlement au plus tard le 26 août, expiration du mandat du président Nkurunziza.