La CMA signera l'accord de paix demain à Bamako

Publié par Walid B. le 18-06-2015, 18h29 | 35

La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) signera, demain à Bamako, l'accord de paix et de réconciliation au Mali sous la supervision de l'Algérie en sa qualité de chef de file de la médiation internationale dans la résolution de la crise malienne.
L'Algérie sera représentée à la cérémonie de signature par son ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra.
La CMA avait pris un engagement solennel de procéder à la signature de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali qui a été signé le 15 mai dernier par le gouvernement malien, les mouvements politico-militaires du nord du Mali engagés au sein de la "Plateforme d'Alger" et par l'équipe de la médiation internationale conduite par l'Algérie.
Deux composantes sur cinq que compte la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), à savoir la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la CM-FPR2 (Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance) ont également signé l'accord. En outre, un relevé de conclusion des négociations autour de l'application de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali et un document contenant des arrangements sécuritaires au Nord du Mali, ont été signés récemment à Alger par toutes les parties prenantes au dialogue malien mené par la médiation internationale élargie. Au cours des négociations menées à Alger autour de la mise en œuvre de l'Accord de paix et de réconciliation nationale au Mali, signé le 15 mai dernier à Bamako, les participants ont réitéré leur appel pour convier la CMA à signer cet accord, dans les plus brefs délais, pour la résolution pacifique de la crise au Mali.
Les mouvements engagés dans la plateforme d'Alger sont le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA, dissidents), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA) et la Coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR).
La Coordination des mouvements de l'Azawad (CAM) est composée, quant à elle, du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA). L'équipe de la médiation élargie compte : l'Algérie, en tant que chef de file, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (CEDEAO), l'Union africaine (UA), les Nations Unies (ONU), l'Union européenne (UE), l'Organisation de la coopération islamique (OCI), le Burkina faso, la Mauritanie, le Niger, le Tchad, les Etats-Unis et la France.
M. Lamamra avait souligné la nécessité d'"harmoniser les points de vue" dans le cadre des discussions sur la mise en œuvre de l'accord  de paix et de réconciliation issu du processus d'Alger pour mettre fin à la crise malienne.
Selon le chef de la diplomatie algérienne, cette nouvelle étape de négociations est un travail d'équipe avec des partenaires qui sont tout aussi engagés pour le succès de cet accord. C'est dans cet esprit que l'Algérie va continuer à assumer la présidence du comité de suivi qui comprend toute la médiation internationale, le gouvernement malien et les différentes parties maliennes, et dans cet effort historique pour le Mali et pour la région, a-t-il ajouté. Cependant, le comité de suivi ne commencera ses travaux qu'une fois la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) aura formellement signé l'accord et dès lors que les mouvements signataires de la plateforme auront signé également le relevé des conclusions, en vue de la mise en œuvre de l'accord, ainsi que le texte portant arrangement sécuritaire pour régler, notamment, le problème de Ménaka et toute situation similaire, a-t-il encore précisé. De son côté, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait souligné dimanche dernier à Johannesburg, la nécessité de passer à l'application effective de l'accord de paix et de réconciliation nationale entre les parties maliennes, mettant en avant les efforts que requiert une telle démarche.
"Il ne suffit pas qu'il y ait des accords sécuritaires, il s'agit d'aller vers l'étape effective qui est celle de concrétiser ces accords dans les faits", a soutenu le Premier ministre qui s'exprimait à l'issue de l'entretien avec le Président malien Ibrahim Bubakar Keita en marge de la 25e session du sommet de l'Union africaine (UA).
Pour M. Sellal, cette démarche "requiert un important effort d'autant plus que l'armée malienne est effondrée".
Il est revenu sur les moyens à mobiliser sur les plans social et économique dans lesquelles le Mali rencontre de "sérieux problèmes", proposant "une synergie entre tous les pays concernés" afin de mettre en œuvre les mécanismes nécessaires à la mise en place d'un programme de développement dans le nord du Mali qui garantira, selon lui, "le succès de ces accords et favorisera le retour définitif de la sécurité et de la quiétude". Tel est l'objectif pour lequel s'emploie l'Algérie.