Crise au Yémen : aucun accord à l'issue des discussions de Genève, crainte d'une catastrophe humanitaire

Publié par dknews le 20-06-2015, 18h29 | 21

Les discussions de sortie de crise au Yémen ont pris fin à Genève sans aucun accord sur une trêve humanitaire faisant craindre une «catastrophe imminente» dans ce pays alors que l'ONU, qui parraine ces négociations, s'est engagée à redoubler d'efforts afin de parvenir à une solution pacifique à ce conflit.

Depuis lundi à Genève, l'émissaire spécial de l'ONU sur le Yémen, le Mauritanien Cheikh Ahmed, a cherché à convaincre les rebelles et le gouvernement en exil de décréter une trêve humanitaire pendant le Ramadan, premier pas vers des pourparlers de paix.

Qualifiant les consultations de Genève de «préliminaires», l'émissaire onusien a admis qu'aucune nouvelle date n'avait été fixée. «Ce n'est pas à l'ONU de décider s'il y aura de nouvelles consultations, c'est aux Yéménites de le faire», a-t-il dit. Ismail Ould Cheikh Ahmed a ajouté que ces discussions à Genève, où les consultations ont duré cinq jours, avaient permis de constater qu'il y avait «un terrain favorable» à un accord sur le cessez-le-feu.

«Le climat est plutôt propice à de nouvelles consultations», a-t-il encore dit, ajoutant qu'il allait «redoubler d'efforts» ces prochains jours sur ce dossier.

De son côté, la délégation du gouvernement en exil a blâmé les rebelles pour l'absence d'accord, mais a laissé la porte ouverte à d'autres consultations.»Malheureusement, la délégation houthie ne nous a pas permis de parvenir à de réels progrès tels que nous les attendions», a affirmé M. Ryad Yassine, le ministre des Affaires étrangères. Il s'est toutefois refusé à parler d'«échec» et a indiqué que les efforts avec l'ONU allaient continuer. «Ne pas obtenir un succès tel que nous l'espérions ne signifie pas que nous avons échoué», a affirmé M. Yassine.

Il a également dit que la délégation du gouvernement, reconnu par la communauté internationale, était «toujours optimiste, quant à (l'éventualité de) parvenir à une solution pacifique sous le couvert de l'ONU».

Côté rebelles, le chef de délégation Hamza al-Houthi s'est déclaré «déçu», affirmant que son camp «a tout fait pour que ces discussions soient un succès mais il y avait trop d'obstacles, en particulier la demande pour un retrait». «Nous ne pouvons pas nous retirer et laisser un vide mais j'espère que nous pourrons parler à nouveau rapidement», rassuré.
Le retrait des positions conquises par les rebelles est une des conditions posées par le gouvernement en exil pour un cessez-le-feu.

Risque d'une grave crise humanitaire
Toutefois, l'absence d'accord à l'issue des discussions de Genève fait craindre une crise humanitaire jugée imminente par les Nations unies qui ont demandé vendredi 1,6 milliard de dollars pour venir en aide à quelque 21 millions de Yéménites.

Cet appel révisé -- une première contribution urgente de près de 274 millions de dollars avait été demandée à la mi-avril par l'ONU - a été lancé vendredi à Genève par le Britannique Stephen O'Brien coordonnateur des opérations humanitaires des Nations unies.
Il a indiqué aux donateurs qu'il craignait une «catastrophe imminente» au Yémen, a expliqué un porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke.

Combats, attentats....et de nouvelles victimes
Sur le terrain la tension demeure vive: un attentat à la voiture piégée a fait deux morts et six blessés samedi matin devant une mosquée dans la capitale du Yémen Sanaa, selon une source médicale.
Mercredi, à la veille du début du mois sacré du ramadan, plus de 30 personnes avaient été tuées et des dizaines blessées à Sanaa, dans une série d'attentats revendiqués par le groupe autoproclamé Etat islamique (EI, Daech) contre des mosquées.

Dans le sud du pays, l'aviation de la coalition menée par l'Arabie saoudite a lancé samedi à l'aube quinze raids contre des positions des rebelles chiites Houthis autour d'Aden, selon un responsable de l'armée yéménite.

Les raids qui se sont concentrés sur les entrées nord, est et ouest d'Aden, visaient à «desserrer l'étau des Houthis sur Aden et d'aider les Comités de résistance populaire (les combattants hostiles aux Houthis) à regagner du terrain perdu», a précisé ce même responsable.

Les rebelles ont bombardé, en représailles, des quartiers d'Aden, tuant quatre personnes et en blessant de nombreuses autres, a affirmé la même source.Par ailleurs, le vice-gouverneur d'Aden, Nayef al-Bakri, a indiqué qu'un navire chargé d'une aide du Programme alimentaire mondial (PAM) n'avait pas pu accoster dans le port d'Aden en raison des combats.

la coalition mène des frappes contre les positions rebelles autour d'Aden

Plusieurs raids de l'aviation de la coalition menée par l'Arabie saoudite ont été lancés samedi à l'aube contre des positions des rebelles Houthis autour d'Aden, dans le sud du Yémen, a indiqué un responsable de l'armée yéménite.

Quinze frappes ont été menées quelques heures après l'annonce par les Nations unies à Genève de la fin des consultations entre rebelles et gouvernement sans accord sur une trêve et sans qu'aucune date n'ait été fixée pour de nouvelles discussions. «L'objectif est de desserrer l'étau des Houthis sur Aden et d'aider les Comités de résistance populaire (les combattants hostiles aux Houthis) à regagner du terrain perdu», a déclaré un responsable fidèle au président en exil, Abd Rabbo Mansour Hadi.

Les rebelles ont bombardé, en représailles, des quartiers d'Aden, tuant quatre personnes et blessant de nombreuses autres, a-t-il affirmé.  Par ailleurs, le vice-gouverneur d'Aden, Nayef al-Bakri, a indiqué qu'un navire chargé d'une aide du Programme alimentaire mondial (PAM) n'avait pas pu accoster dans le port d'Aden en raison des combats.