Bordj Bou Arreridj : Manque d'hygiène dans les marchés Bordjiens

Publié par M. B. le 20-06-2015, 18h32 | 38

Il est 12h30 sur le marché du centre ville de Bordj Bou Arréridj, le soleil est au zénith et la chaleur accablante. Les commerçants crient à tue-tête pour venter les qualités de leurs produits. On transpire par ici mais ce n'est pas la chaleur qu'on redoute le plus. L'ennemi de la mi-journée a pour nom «mauvaise odeur et le manque d'hygiène».

Et si sa présence est aussi tenace c'est parce que le marché est ceint d'immondices. L'absence totale du minimum des conditions d'hygiène et de sécurité est manifeste dans ce marché. Difficile de comprendre comment à proximité de ces tas d'ordure, des personnes arrivent à vendre et à acheter.
Au-delà du marché du centre ville, nombreux sont les autres marchés de Bordj Bou Arreridj où le mot hygiène semble ne pas exister.

Malgré le passage des agents chargés du ramassage des ordures, les tas d'ordure se voient un peu partout.  Les règles de l'hygiène sont bafouées dans l'ensemble des marchés hebdomadaires de la wilaya. Les denrées alimentaires sont déposées à même le sol, des aliments exposés à l'air libre dans un décor de saleté insoutenable, aggravée par des espaces de passage étroit.

«Est-ce que c'est normal de planter un marché sur la rive d'un oued ?», se demande un médecin rencontré pas loin du marché «Bab M'Sila». « Maintenant, je ne viens plus au souk. Je fais mes achats dans des magasins du quartier ou sur la route en dehors de la ville», ajoute-t-il.

Les commerçants nous assurent qu'ils font tout pour maintenir le marché propre, car en matière de commerce la propreté attire la clientèle. Mais pour les agents communaux en charge de l'enlèvement des déchets, les commerçants ont de drôles de comportements, pour des gens qui sont soucieux de leur cadre de vie.

« On nous accuse de ne pas faire notre travail de ramassage d'ordure ? Regardez le marché, nous sommes passés ici ce matin mais regardez vous-même ! Ils jettent les ordures en précisant ''la mairie va ramasser'' «, souligne ce chef de service. Au-delà du non respect de leurs efforts, les techniciens de surface fustigent surtout certaines indélicatesses des commerçants.

« Tenez-vous bien monsieur, certains commerçants font leurs besoins dans des grosses boites de conserve ou urinent dans des bouteilles ou des sachets. D'autres le font juste dans l'oued qui est à leur coté. On les dénichent fréquemment dans les recoins du marché. Imaginez-vous l'odeur», souligne Ali, technicien de surface.

«Comment voulez-vous que le marché reste propre, alors que du poulet vivant est vendu, malgré l'interdiction, et égorgé sur place sans aucune règle d'hygiène», ajoute-t-il.  Et pourtant, ces marchés continuent à attirer une clientèle nombreuse et battent même le record de taux de fréquentation à cause de supposés tarifs abordables sur les fruits et légumes.

Ainsi, la clientèle aux revenus modestes sacrifie les conditions d'hygiène et d'accueil au profit de la mercuriale des prix supportables, surtout durant ce mois de Ramadhan.