Devant l'intransigeance de ses créanciers La Grèce se dit prête à ajuster son programme de réformes

Publié par dknews le 20-06-2015, 19h07 | 22

La Grèce, pressée par ses créancier de proposer un programme de réformes crédibles avant le sommet européen exceptionnel convoqué lundi, pourrait ajuster son offre, a indiqué samedi son ministre d'Etat Alekos Flambouraris devant l'inflexibilité des partenaires internationaux du pays.

Il a évoqué sur la chaîne de télévision Mega plusieurs pistes pour réaliser quelques centaines de millions d'euros d'économies supplémentaires, dont l'accélération de la suppression des pré-retraites et l'abaissement du seuil de taxation des bénéfices des entreprises. Ces deux points sont des conditions posées par la partie grecque pour signer un compromis dont dépend le versement d'une tranche de prêts vitale de 7,2 milliards d'euros pour éviter le défaut de paiement.

«Nous allons leur amener des mesures qui couvrent l'écart (la différence entre les estimations des créanciers et de la Grèce sur les besoins financiers du pays, ndlr), a précisé le ministre cité par plusieurs médias, mais vous verrez qu'ils n'accepteront pas l'assouplissement budgétaire et notre proposition sur la dette».

Athènes qui estime avoir déjà fait de nombreuses concessions et présenté un catalogue cohérent de propositions mêlant réduction des dépenses, hausse des recettes et réformes structurelles ne cache pas son dépit devant le peu d'intérêt qu'elles suscitent de la part de ses interlocuteurs.
Le ministre des Finances, Yanis Varoufakis, a indiqué samedi, dans une tribune pour le quotidien Irish Times, que ses homologues de la zone euro ont ignoré son intervention lors d'une réunion jeudi soir à Luxembourg, et réitéré «leur frustration sur le fait que la Grèce n'avait...aucune proposition». Les créditeurs de la Grèce restent en effet intransigeants sur de nouvelles concessions grecques allant dans le sens de leurs attentes.

Plusieurs responsables européens ont prévenu que cette réunion des chefs d'Etat ou de gouvernement serait vaine sans de nouvelles propositions grecques allant dans le sens des créanciers, après l'échec d'une énième rencontre des ministres des Finances de la zone euro jeudi soir.

«Il nous faut une forme de proposition sur la table pour le sommet», avait insisté le ministre finlandais Alexander Stubb. La chancelière allemande
Angela Merkel a souligné que ce rendez-vous sera juste «consultatif» s'il n'y a pas de «base pour un accord». La Maison Blanche a également appelé à trouver d'urgence un compromis sur «un programme de réformes crédibles».

Sans accord sur une série d'économies budgétaires, la Grèce à court d'argent risque de ne pouvoir honorer un remboursement de quelque 1,5 milliard d'euros au FMI le 30 juin, avec des conséquences pouvant aller jusqu'à une sortie de la zone euro.