EN-NACIRIA, une Ecole d’un lyrisme alliant le profane et le sacré

Publié par Arslan-B le 21-06-2015, 15h57 | 214

Fondée en mars 1988 par d’anciens, (de très anciens, même) artistes, (musiciens et choristes…) dont des disciples du défunt Cheikh Sadek El Bedjaoui et autres « dissidents » de l’ex-conservatoire municipal (Association « Ahbab Cheikh Sadek El Bedjaoui »)-entre autres le regretté Cheikh Djamel Ould Ali- mais également par de jeunes talents, dignes héritiers de leurs vieux maîtres, l’Association culturelle et Ecole de musique « En-Naciria » s’est assignée pour objectif et mission « sacrée » « le recouvrement, la sauvegarde, l’enseignement et la diffusion du patrimoine culturel  poético-musical maghrébin, en général, et algérien en particulier, l’étude et la (re-) valorisation de ce patrimoine ».

En témoigne l’existence de près de 800 « pièces » de patrimoine déjà récupérées, recensées et répertoriées par les soins de cette association remarquablement entreprenante, tant en matière de formation qu’en matière de prestations musicales de haute facture, s’attelant à évoluer-constamment soucieuse de qualité-dans un lyrisme sachant concilier le profane et le sacré…Dans ses perspectives figurent aussi « la numérisation des œuvres existantes du patrimoine afin de créer un fond sonore incluant un classement  par modes musicaux, mouvements, à même de permettre et de faciliter une recherche indexée (nomenclature textuelle et descriptifs des lignes mélodiques).

Il a en outre été retenu dans les perspectives de l’association une rétrospective exhaustive sur la dimension artistique et culturelle de Bejaia…Beaucoup d’ambitions-du reste saines et ô combien légitimes- «chez» les dirigeants de En-Naciria, une Ecole quelque peu «iconoclaste» pourtant, malgré son attachement «sincère» et même sciemment …conservateur aux racines patrimoniales en termes de textes et de musique maghrébins, maghrébo-andalou, (iconoclaste) en ce sens qu’ ils ont très tôt pris conscience de prendre un recul « pédagogique », voire salvateur, par rapport à « trop » d’oralité et d’apprentissage de la musique par «ouïe» (mémoire auditive) exclusivement, et ainsi introduit l’enseignement du solfège au sein de l’Ecole.

Celle-ci accueille des enfants de 08 ans et plus sauf pour certains cas exceptionnels, lorsque des aptitudes précoces sont décelées chez ceux de moins de 08 ans. Une année scolaire à En-Naciria s’étale sur 10 mois et il y existe différents paliers. Les disciplines ainsi que les instruments qui y sont enseignes sont les techniques du chant  (maîtrise des nuances de la voix), la formation de choristes et de solistes (chant), la guitare, le piano, le violon et la mandoline.

Les percussions ne sont pas en reste. M. Smaïl Medjbeur, président de l’Ecole-Association  estime qu’ « il importe de permettre à l’enfant-élève de pouvoir saisir les nuances existant entre la musique classique universelle et la « Sanaâ » et ce par le truchement d’un enseignement également théorique, c’est-à-dire l’apprentissage du solfège, en combinaison avec une éducation musicale de type traditionnel riche et basée sur la pluralité des genres ».

Une école où sont par  ailleurs utilisées de nouvelles techniques et méthodes d’enseignement (l’audio-visuel, l’interactif…). «Nous avons débuté avec seulement 02 classes de 15 élèves chacune mais nous envisageons d’atteindre un effectif de 150 élèves d’ici 02 années », confient les dirigeants de l’Ecole.

Une forte sympathique équipe, le bureau exécutif, que forment Afkir Faïza, et MM. Medjbeur Smaïl, (Président), Ould Ali Smaïl, (Chef d’orchestre), fils du regretté Cheikh Djamel Ould Ali, l’un des pères-fondateurs de l’Association, Toutène Omar, Aït Si Ameur Rafik, Aribi Smaïl, Belabbès Rachid et Cheklat Saïd…A son palmarès, En-Naciria  compte déjà de nombreuses participations à de nombreuses semaines culturelles à travers le territoire national, divers festivals (dont « Alger, capitale de la culture arabe », 2007)… En-Naciria  aura marqué de son agréable présence animée par des virtuoses de la musique maghrébo-andalouse-voix et musique- des villes comme Mostaganem, Blida, Boumerdès, Skikda, Constantine, Ouargla, Sétif… Rappelons que Naciria fut le nom de Béjaïa à l’époque hammadite… Continuez donc à faire honneur à la «Perle de l’Afrique du Nord», l’antique Saldae civitas, (romaine), Bugeya (espagnole), Bougie (française) mais éternelle Béjaïa ou B’Gaïth, la splendide et magnifique algérienne côtière…