Syrie : L'ONU dénonce les sièges de plusieurs villes menés par les parties en conflit

Publié par dknews le 23-06-2015, 17h21 | 35

Les enquêteurs de l'ONU sur la Syrie ont dénoncé mardi les sièges de plusieurs localités et villes menés par les parties en conflit et conduisant à la famine forcée.

«Les forces gouvernementales, les groupes armés antigouvernement, et l'EI/Daech (groupe autoproclamé «Etat islamique») mènent des sièges qui ont des effets dévastateurs», a affirmé le président de la commission d'enquête, le Brésilien Paulo Pinheiro, faisant le point sur la situation devant le Conseil des droits de l'Homme à Genève.

«Les sièges et le déni prolongé d'accès à l'aide humanitaire (...) ont conduit à la malnutrition et la famine», a-t-il dit. Il a accusé les groupes armés antigouvernement d'assiéger les villes de Nubul et Zahra dans la région d'Alep et de Foua'a et Kafria dans la région d'Idleb, dénonçant également «les sièges du camp de Yarmouk, de la Ghouta orientale et de Zabadani par les forces gouvernementales».

Dans un document publié mardi et qui couvre la période allant du 15 mars au 15 juin, les enquêteurs notent que les «privations extrêmes» causées par ces sièges durent «depuis des mois, des fois des années».

Cela relève de l'«impensable», relèvent les enquêteurs, mais «certains - y compris des enfants - sont morts de faim, de déshydratation» durant les sièges.
M. Pinheiro a également dénoncé les «attaques indiscriminées» menées de façon «délibérée» par toutes les parties en conflit contre des zones habitées par des civils. Les quatre membres de la commission d'enquête de l'ONU n'ont jamais pu entrer en Syrie mais ils ont recueilli des milliers de témoignages de victimes, de documents et de photos satellites.
La Syrie est ravagée depuis plus de quatre ans par un conflit complexe impliquant les forces gouvernementales, les rebelles, les Kurdes et les terroristes de Daech et du Front d'al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda), qui tentent de s'arroger des pans de territoire.
Plus de 230.000 personnes y ont péri, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh). Le conflit a jeté des millions de Syriens à la rue ou sur les routes de l'exil.