«Les stupéfiants, indicateurs de l'invasion» un ouvrage qui décortique la prolifération du phénomène en Algérie

Publié par Dknews le 23-06-2015, 17h53 | 56

«Les stupéfiants, indicateurs de l'invasion» un ouvrage paru récemment, décortique la prolifération de la consommation et du trafic de drogue en Algérie qui passe de «pays de transit» à «pays à large consommation» de cannabis notamment.

L'ouvrage évoque selon une approche sécuritaire et sur la base d'expériences vécues par ses co-auteurs Fareh Belkacem et Ghellab Tarek deux cadres de la Dgsn, la lutte contre le trafic de drogue depuis la saisie en 1973 de prés de 3 tonnes de stupéfiants.

Selon des statistiques officielles, plus de 211 tonnes de cannabis ont été saisies, un chiffre «alarmant» comparé à ceux enregistrés dans certains pays consommateurs de cette drogue comme la France.

D'énormes quantités de psychotropes ont été saisies (soit 10 fois plus en 10 ans) dépassant un million d'unités en 2013 et en 2014 où plus de 173 tonnes de cannabis et plus d'un million de psychotropes ont été saisis durant les 11 premiers mois.

Les quantités de drogue saisies indiquent qu'il y a «une véritable invasion» du cannabis en Algérie à travers les frontières ouest. En 2012, 157 tonnes de cannabis soit 12,37 pc du total saisi dans  le monde, ont été saisis.

L'Algérie constitue un axe de transit des stupéfiants notamment le cannabis marocain à destination de plusieurs pays dont la Tunisie et la Libye et certains pays européens voisins dont la France.

Selon les auteurs de l'ouvrage, les quantités «énormes» de drogues saisies impliquent plusieurs défis sur les plans sécuritaire, économique et stratégique. La consommation et le trafic des psychotropes qui sont, à l'origine, des médicaments détournés de leur usage médical se propagent et les quantités saisies de ce type de drogue sont évalués à des centaines de milliers par an.

L'ouvrage évoque en outre le trafic de faux médicaments à travers les frontières terrestres notamment à l'est et dans le sud du pays, cette région constituant la zone de prédilection des réseaux de trafiquants de psychotropes en provenance d'Afrique de l'ouest et centrale notamment le Nigeria.

S'agissant des drogues dures dont la cocaïne, un volume important de saisies a été enregistré en 2012. l'Algérie constitue une zone de transit de ce type de drogue mais ce trafic reste restreint dans l'ensemble, soutiennent-ils.

L'ouvrage revient sur le caractère mondial de ce fléau et les liaisons entre le trafic de drogue et le crime organisé transcontinental, le financement du terrorisme, le trafic d'armes et le blanchiment d'argent.

Pour les auteurs du livre, les activités liées au trafic de drogue constituent le «deuxième marché économique de par sa rentabilité après le commerce des armes», évoquant longuement les spécificités de ce trafic, les bandes activant dans ce domaine avec la participation d'intermédiaires, transporteurs, grossistes ainsi que des complices au sein de l'Administration et autres.

Dans le volet consacré à l'étendue du fléau, les auteurs ont noté la «difficulté» d'entreprendre une étude d'envergure compte tenu du secret qui entoure ce type d'activité. Le cannabis reste, en général, l'une des drogues les plus consommées.

En Afrique, il est produit principalement au Maroc où des «relations entre diverses bandes qui font dans le trafic de cannabis ont été établies afin de l'écouler (cannabis) dans les pays consommateurs cibles à travers l'axe de l'Afrique du nord via l'Algérie, l'axe maritime entre le Maroc et les pays européens et l'axe du Sahel qui part du Maroc passant par le Sahara Occidental».

Evoquant la lutte contre ce phénomène, les auteurs ont mis l'accent sur une coordination internationale ainsi que la mise en place de stratégies correspondant à la structure des bandes criminelles dont l'activité est sans faille à toutes les étapes.