Le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelwahab Nouri a exigé mardi l'inventaire de tous les sites susceptibles d'accueillir des projets de centres d'enfouissement technique (CET) pour le traitement des déchets ménagers au profit de la wilaya d'Alger.
"Il faut d'ors et déjà faire l'inventaire de tous les sites susceptibles d'accueillir, à Alger, Blida, Boumerdès ou Tipasa, des CET au profit des habitants de la capitale, pour ne pas être pris au dépourvu", a demandé M. Nouri aux cadres de son secteur lors d'une visite d'inspection à Alger.
Le ministre a exprimé la crainte de la saturation dans quelques années des CET à Alger (Hamici et Corso), alors que les autorités locales n'ont pas encore d'alternative dans une ville, qui produit 4.000 tonnes de déchets par jour.
"L'objectif est de travailler sur la base d'une vision prospective dans le traitement des déchets à Alger. Il ne faut pas attendre que des problèmes surviennent pour réagir, souvent dans l'improvisation", a-t-il ajouté.
M. Nouri a déploré aussi bien l'absence d'un tel inventaire que la décision de transférer le projet de CET à Réghaïa, rejeté par la population, vers celui de Hamici et en faire une extension.
Pour lui, cette manière d'agir relève de la "facilité" et de "la fuite en avant".
"Ce n'est pas comme ça qu'on appréhende des problèmes aussi graves", a-t-il dit. Lors de sa visite de travail, le ministre a visité le CET de Hamici (Zéralda), une décharge contrôlée d'une capacité de 10 millions de tonnes, répartis sur sept casiers dont le premier en voie de saturation est exploité depuis juillet 2013.
Sur place il a exigé d'entamer sur le champs les travaux de réalisation d'un deuxième casier. M. Nouri a par ailleurs sommé les responsables du chantier de réhabilitation de l'ancien site de la décharge de Oued Smar, pour en faire un jardin urbain, de livrer le projet dans les meilleurs délais possibles.
Inscrit en 2007 avec une enveloppe de 7,800 milliards de DA, le projet de réhabilitation de la fameuse décharge publique d'Alger a démarré en octobre 2009 et sa réception est encore une fois renvoyée à la fin de l'année en cours au lieu du mois d'avril puis de septembre 2015, selon les mêmes responsables qui ont avancé un taux de réalisation de 80%.
"Je suis pressé d'en finir avec ce projet, mais je ne suis pas d'humeur à vous accorder plus de délais. Il faut le terminer le plus vite possible afin qu'on puisse mettre ce site, qui va renforcer les lieux de loisirs dans la capitale, à la disposition de la population", a exigé le ministre.
Après avoir inspecté le chantier, M. Nouri a remis en cause le taux de réalisation de 80% avancés par les responsables du projet. "Il y a un décalage entre ce que vous avez dit (devant la maquette) et ce que je vois maintenant. Cela m'étonnerai fort que vous soyez à 80% de réalisation. Excusez-moi, mais ça à l'air d'un chantier abandonné", a-t-il lancé. Ce taux de 80% a été déjà communiqué au wali Abdelkader Zoukh qui avait inspecté le chantier le 17 mars dernier où il avait reçu l'assurance de réceptionner le projet "à la fin de septembre" prochain.
Dans une déclaration à la presse, le ministre a annoncé qu'il allait désigner un chef de projet qui va suivre spécialement le chantier de l'ex-décharge d'Oued Smar, avec un contrôle régulier.
MM. Nouri et Zoukh ont rappelé à l'entreprise de réalisation ses obligations en matière de formation des agents de Edeval, l'établissement de wilaya qui s'occupe des espaces verts dans la capitale, afin qu'ils puissent prendre la relève et gérer normalement le site et ses différentes installations.
Le ministre a enfin visité le chantier de réhabilitation du CET d'Ouled Fayet, fermé officiellement en décembre 2013, où il a pris note sans les commenter du taux de réalisation (30%) et de la date prévisionnelle de livraison (avril 2016).