Présidentielle en Guinée : la principale formation de l'opposition tente une alliance avec l'ex-putschiste Camara

Publié par dknews le 24-06-2015, 17h36 | 28

La principale formation de l'opposition guinéenne veut forger une alliance avec l'ex-putschiste Moussa Dadis Camara pour tenter de «réaliser l'alternance en 2015» en Guinée, l'élection présidentielle étant prévue en octobre dans le pays, selon la presse locale parue mercredi.

Le chef de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, s'est entretenu récemment à Ouagadougou (capitale du Bukina Faso) avec l'ex-putschiste, en exil dans le pays depuis 2010, pour tenter de forger une alliance face au président sortant Alpha Condé, a indiqué un porte-parole de l'UFDG, Alpha Boubacar Bah. Le capitaine Camara, instigateur du coup d'Etat militaire de 2008, avait annoncé début mai qu'il serait candidat à la présidentielle du 11 octobre sous les couleurs du Front patriotique pour la démocratie et le développement (FPDD).

«Nous avons décidé de rencontrer le président du Front patriotique pour la démocratie et le développement parce que nous avons besoin de toutes les forces de l'opposition pour réaliser l'alternance en 2015», a expliqué le porte-parole.

«Nous allons continuer de travailler pour unir les forces de l'opposition», a-t-il soutenu.
Moussa Dadis Camara a dirigé la Guinée de décembre 2008 à décembre 2009, lorsqu'il a été blessé dans une tentative d'assassinat. Il s'est ensuite réfugié au Burkina Faso.

En septembre 2009, après une réunion publique dans le plus grand stade de Conakry, les militaires avaient ouvert le feu à balles réelles sur des manifestants, faisant au moins 157 morts.
Le chef de l'UFDG lui-même avait été gravement battu lors de ce massacre.

Pourtant, M. Diallo qui semble avoir dépassé cette épisode, a évoqué lundi, dans un communiqué conjoint avec l'ex putschiste, une «convergence de vue».Cette nouvelle alliance entre l'UFDG et le FPDD permettrait, en effet, sur le plan politique à M. Diallo de briser l'isolement politique dans lequel se trouve son parti, notamment après avoir perdu début juin son meilleur allié,

Sidya Touré, président de l'Union des forces républicaines (UFR, opposition), estiment les experts.
M. Touré avait alors annoncé qu'il se présenterait en seul à la présidentielle d'octobre.
Critiquée par le parti de la majorité présidentielle, le RPG d'Alpha Condé, cette alliance provoque, par ailleurs, un certain «scepticisme» dans l'opinion publique, d'après les sondages.

L'UFDG rappelle, à ce propos, que sous la présidence de M. Condé la justice n'a pas estimé urgent d'inculper Dadis Camara et que ce n'est pas à Celou Dalein Diallo de le condamner. Le parti rappelle aussi que des inculpés comme Claude Pivi, ancien ministre de la junte, occupent toujours des fonctions dans l'appareil d'Etat.