La Grèce et ses créanciers doivent parvenir à un accord

Publié par dknews le 26-06-2015, 15h57 | 28

Les dirigeants européens ont fixé un ultimatum, jusqu'à samedi, pour que la Grèce parvienne à un accord avec ses créanciers lui permettant de reprendre son renflouement et lui éviter un défaut de paiement.

«Nous sommes tombés d'accord qu'il faut continuer à travailler entre la Grèce et les institutions et que l'Eurogroupe de samedi revêt une importance  décisive, car le temps presse», a dit la chancelière allemande Angela Merkel à l'issue de dix heures de discussions avec ses partenaires de l'UE réunis en sommet à Bruxelles - dont deux ont été consacrées au cas grec selon des sources européennes.

«Je considère que cette réunion de samedi est cruciale parce que nous sommes à l'échéance», a déclaré pour sa part le président français François Hollande. Dans un tweet, le président du Conseil européen Donald Tusk a indiqué que les responsables européens comptaient sur l'Eurogroupe pour «conclure le processus samedi».

Les chefs d'Etat et de gouvernement se refusent à arbitrer le bras de fer entre Athènes et ses créanciers (BCE, FMI, Commission européenne) sur les réformes et les coupes budgétaires demandées à la Grèce en échange du déblocage de 7,2 milliards d'euros de prêts.

«Nous ne pouvons pas nous impliquer dans les discussions techniques», a dit Mme Merkel, «les chefs d'Etat et de gouvernement ne peuvent que souligner la volonté politique d'arriver à une solution, et cette volonté a été très clairement exprimée aujourd'hui», a-t-elle dit.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras aurait voulu au contraire que le lort de son pays soit scellé au plus haut niveau. Mais la question sera du ressort des 19 ministres des Finances de la zone euro, dont ce sera samedi la cinquième réunion en un peu plus d'une semaine sur le sujet.

La quatrième, jeudi, s'était à nouveau soldée sur une déconvenue, et les ministres ont confié au trio des institutions la tâche «d'intégrer si possible» des positions grecques à leurs propositions, selon une source européenne. «Les grecs devront dire oui ou non» à cette nouvelle mouture, a-t-elle ajouté.

Le Premier ministre grec croit encore à un accord sur la dette
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a estimé jeudi que parvenir à un compromis susceptible de résoudre le problème de la dette grecque est encore faisable en dépit des nombreux obstacles à surmonter dans la série de négociations organisée à Bruxelles avec les créanciers internationaux. Pourtant, les nouvelles négociations, qui ont débuté mercredi, n'ont toujours produit aucun résultat.

Par conséquent, le leader conservateur du principal parti d'opposition et ancien Premier ministre Antonis Samaras a demandé la formation immédiate d'un gouvernement de consensus national afin de s'assurer que la Grèce puisse rester au sein de l'Union européenne.

Au terme de deux réunions extraordinaires de l'Eurogroupe en vingt-quatre heures, d'un sommet de l'UE en cours, et d'une dizaine de réunions aux niveaux politique et technique entre la partie grecque et les créanciers, l'échéance approche et les divergences subsistent sur la formule qui permettrait d'avancer. Le 30 juin, le délai de remboursement - déjà prorogé en février - de la seconde tranche de prêts qui a permis au pays de ne pas sombrer au cours de ces deux dernières années arrive à expiration.

Sans accord «réformes contre argent frais» pour le lendemain, la Grèce se retrouvera seule avec des caisses de l'Etat vides, à la limite du défaut de paiement et face à une possible sortie de l'UE au cours des prochaines semaines. Les responsables grecs ont affirmé que le 30 juin, ils peuvent remplir leurs obligations financières vis-à-vis du Fonds monétaire international et également payer les retraites et les salaires.

Mais en juillet, la situation deviendra probablement plus difficile. Au terme de cinq mois de négociations, les ministres des Finances de la zone euro étaient encore confrontés jeudi au problème consistant à devoir réconcilier deux projets d'accord divergents, celui du gouvernement grec et celui des créanciers. La réunion s'est achevée sans résultat concluant, mais selon des informations, la dernière chance pourrait se présenter samedi, lors d'une réunion de l'Eurogroupe.