L'ensemble de l'opposition a décidé de boycotter toutes les élections prévues à partir de lundi au Burundi, estimant que les conditions n'étaient pas réunies pour leur tenue, a annoncé vendredi l'un de ses responsables.
«Toute l'opposition a décidé unanimement de boycotter les élections qui ont été préparées par la Céni (la Commission électorale) et qui commencent par les communales et législatives de lundi», a déclaré Charles Nditije, cité par l'AFP.
Signée par tous les représentants de l'opposition politique, une lettre déposée en ce sens jeudi à la Céni, dénonce le calendrier fixé unilatéralement par la Céni, en dépit des recommandations de la communauté internationale qui préconisait qu'il soit élaboré de façon consensuelle avec toutes les parties, a-t-on indiqué.
Ils refusent d'aller aux élections tant que les conditions pour des élections «paisibles, transparentes et inclusives» ne seront pas «préalablement créées». «Ces conditions ont entre autres trait au désarmement de la milice Imbonerakure (la Ligue des jeunes du parti au pouvoir) et à la sécurisation du processus électoral et des leaders politiques et sociaux, à la réouverture des médias indépendants, le retour des réfugiés de fraîche date et des leaders politiques et de façon générale le retour à une vie sociale normale», précisent-ils dans leur lettre.
M. Nditije a également souligné le problème de légitimité de la Céni, dont plusieurs membres ont fui en exil et désormais composée selon lui uniquement de fidèles du président Pierre Nkurunziza. Il a aussi contesté le maintien de la candidature du chef de l'Etat à la présidentielle du 15 juillet, au centre de la crise.
Le Burundi est secoué par une grave crise politique depuis l'annonce fin avril de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat lors de la présidentielle, prévue le 15 juillet. Ses adversaires estiment sa candidature contraire à la Constitution et à l'accord d'Arusha qui avait ouvert la voie à la fin de la guerre civile burundaise (1993-2006).