Lutte contre : Ebola Une étude confirme la fiabilité d'un test de diagnostic rapide autorisé par l'OMS

Publié par dknews le 26-06-2015, 17h37 | 41

Le test, baptisé ReEBOV et produit par la société américaine Corgenix a été testé en février sur 105 patients suspectés d'avoir été infectés par le virus dans deux centres médicaux sierra-léonais ainsi que sur 284 échantillons sanguins récupérés en laboratoire.

Les résultats ont été comparés à ceux obtenus par la méthode traditionnelle qui consiste à effectuer un prélèvement et à l'envoyer, de manière sécurisée, dans un laboratoire spécialisé où le virus est détecté grâce à un procédé qui permet de déceler le matériel génétique du virus (test RT-PCR).

Cette méthode peut prendre jusqu'à plusieurs jours et fait notamment courir des risques au personnel chargé de la collecte, du transport et du test proprement dit.Le test ReEBOV en revanche dure seulement une quinzaine de minutes.

Il consiste à déposer une goutte de sang prélevée sur le doigt d'un patient sur une bande de papier et à la placer dans un tube à essai contenant des anticorps qui capturent une protéine spécifique du virus. Le test rapide a permis de détecter tous les cas positifs identifiés par la méthode traditionnelle, mais seulement 92% des cas négatifs.

Les chercheurs conduits par le Dr Nina Pollock du Children's Hospital à Boston, ont également découvert que le test RT-PCR n'était pas une référence complètement fiable, dans la mesure où un petit nombre d'infections détectées à la fois par le test ReEBOV et un autre test traditionnel lui ont échappé.

Le test ReEBOV est le premier test rapide à avoir bénéficié d'une autorisation d'utilisation d'urgence de la part de l'OMS et de l'agence américaine chargée des médicaments (FDA). Mais plusieurs autres tests rapides sont actuellement en cours de développement ou d'expérimentation.

C'est notamment le cas d'un test rapide développé par l'Institut Pasteur de Dakar et qui fait l'objet de tests en Guinée.Une équipe de chercheurs japonais a pour sa part annoncé en avril avoir confirmé la fiabilité d'un test de détection du virus en moins de 12 minutes mis au point par le Pr Jiro Yasuda.

Confinement de plusieurs localités en Basse Guinée

Une opération de confinement des localités touchées par le virus Ebola dans la région de la Basse Guinée a été menée depuis mardi par les autorités.Dans la préfecture de Boké, ville située à 100 km de Conakry, capitale guinéenne, on a notifié jeudi onze cas dont 6 décès, a-t- on indiqué de sources concordantes.

Huit localités ont été confinées dans les préfectures de Dubréka (à 50 km de Conakry) et Forécariah (à 100 km de Conakry).Cette opération vise à limiter le mouvement des populations.Les populations des localités concernées vont passer 21 jours sur place.

L'autorité de coordination nationale de riposte contre Ebola promet de doter les ménages concernés de moyens de subsistance durant leur confinement. Le virus Ebola persiste le long du littoral guinéen. A Conakry, un décès communautaire a été déclaré positif.En Guinée, le bilan officiel de l'épidémie d'Ebola est de 3.264 cas confirmés jusqu'ici, dont 2.037 décès.

31 personnelsde santé en quarantaineà Freetown
Au moins 31 personnels de santé à Freetown, capitale sierra Leonaise, ont été mis en quarantaine, suite à la réapparition du virus Ebola, après un test positif sur une femme venant d'accoucher, a annoncé jeudi le ministère de la Santé.

Trois médecins et 28 infirmiers ont «tous été placés en quarantaine, de même que le bébé», dont la mère était, elle, dans un centre de traitement d'Ebola, a déclaré Jonathan Abass Kamara, porte-parole du ministère de la Santé.

«Tous sont sous surveillance pendant 21 jours», durée maximale d'incubation du virus et jeudi, aucun d'eux ne présentait de symptômes de la fièvre hémorragique, a précisé M. Kamara.
D'après le Centre national de lutte contre Ebola (NERC), elle fait partie des trois nouveaux cas recensés la semaine dernière à Magazine Wharf, un bidonville de pêcheurs dans l'est de Freetown, qui sont encore tous vivants, selon les autorités sanitaires.

A la suite de ces premières contaminations signalées à Freetown depuis trois semaines, une partie du bidonville a été placée en quarantaine, de crainte d'une propagation rapide dans ce quartier densément peuplé et insalubre.

L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, la plus grave depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976, partie en décembre 2013 du Sud guinéen, a fait plus de 11.200 morts pour quelque 27.500 cas, un bilan nettement sous-évalué, de l'aveu même de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Plus de 99% des victimes se concentrent dans trois pays voisins: le Guinée, la Sierra Leone et le Liberia, officiellement déclaré exempt du virus le 9 mai. D'après l'OMS, 872 soignants y ont été contaminés, dont 507 sont décédés.