Guinée : L'opposition annonce son retrait du dialogue politique

Publié par Dknews le 27-06-2015, 17h58 | 19

L'opposition guinéenne a annoncé son retrait du dialogue politique, évoquant «une mauvaise volonté du parti au pouvoir et du gouvernement à débattre des questions essentielles électoralistes», a rapporté samedi la presse locale.

«Ce retrait s'explique par le refus des autres participants d'aborder la reforme profonde de la Commission électorale nationale indépendante (CENI)», exigée par l'opposition pour mettre en place une institution électorale neutre et impartiale, afin de gérer les futurs scrutins électoraux, a expliqué Aboudacar Sylla, porte-parole de l'opposition guinéenne.

Selon M. Sylla, «il n'y a pas eu d'évolution» depuis le début des rencontres entre les acteurs politiques guinéens, les questions fondamentales relatives à la tenue des élections communales et locales n'ayant trouvé «aucun consensus politique». «Nous avons décidé de quitter la table de négociation parce que nous avons constaté un mépris total et un monologue sans fin du dialogue en cours», a-t-il souligné, ajoutant: «La concertation a perdu toute sa valeur politique».

La majorité présidentielle et l'opposition guinéennes avaient entamé le dialogue le 18 juin pour tenter de dénouer la crise pré-électorales qui secoue le pays. Il étaient arrivés à un consensus le lendemain.

Plusieurs fois reportée, la reprise des discussions devait avoir lieu lundi dernier, mais elles semblent connaître depuis un coup de frein, le porte-parole de l'opposition ayant annoncé vendredi le «refus de son camp politique à revenir à la table des discussions en l'absence de conditions facilitatrices d'un véritable dialogue».

Conakry a, pour sa part, déploré le retrait de l'opposition des pourparlers qui visent «à trouver une solution définitive» à la crise politique guinéenne.

«La volonté de la mouvance présidentielle est d'avoir un fichier électoral propre et une élection transparente et crédible, conforme aux lois électorales», a assuré son porte-parole, le député Amadou Damaro Camara.

De son côté, le président du cadre de dialogue et ministre de la Justice, Miate Cheik Sacko, a affirmé qu'il comptait «rencontrer les acteurs de l'opposition (...) afin de les persuader de rependre les négociations pour aboutir à un accord politique définitif».

La majorité et l'opposition se sont mis d'accord pour un changement de la date des élections locales, initialement prévues pour 2016, maintenant toutefois la tenue de la présidentielle prévue le 11 octobre prochain.

L'opposition réclame toujours que les élections communales soient organisées avant la présidentielle du 11 octobre.