Par les temps de crise actuels, tous les moyens sont bons pour que l'Algérie soit le moins possible affectée par la baisse des cours du brut. En attendant la reprise des prix sur le marché international conditionnée par une relance de la croissance dans les principales économies, dont la Chine et les Etats-Unis, et la relance des exportations hors hydrocarbures, il faut bien composer avec l'existant.
Et, là, il s'agit vraiment de se serrer les coudes, la ceinture s'il le faut pour éviter le scénario catastrophe des années 1990 avec le recours au FMI, la période de disette et le cauchemar de la cessation de paiement. Donc, plus jamais çà. Mais, la sécurité a un prix, et il faut que tout le monde y participe.
C'est en gros le projet du gouvernement de lutter contre le gaspillage des carburants, outre les importantes quantités qui sont illégalement transférées au pays voisin. Dans son programme le gouvernement, en concoctant le projet de loi de finances complémentaire 2015, prévoit donc de rationnaliser la consommation de carburants, en instituant un système moins boulimique, et qui tient compte de la subvention étatique aux carburants.
C'est un passage obligé pour lutter contre la surconsommation de carburants, et donc pour faire baisser la pression sur la facture des importations de carburants. Le ministre de l'énergie l'explique d'ailleurs en relevant que le gouvernement travaillait sur un projet visant à lutter contre le gaspillage et la contrebande des carburants.
Mais, là, il ne s'agit pas de rationner la consommation de carburants. Et il le précise, dans la mesure où ''nous sommes en train de réfléchir sur les meilleurs moyens à mettre en place pour limiter le gaspillage et pour lutter contre la contrebande des carburants". "Il s'agit d'une rationalisation et non d'un rationnement de la consommation (...).
Nous n'allons pas toucher à l'utilisation rationnelle des carburants par les citoyens", a-t-il souligné. Pour autant, l'autre créneau de lutte contre le gaspillage concerne la consommation de pain, une consommation boulimique qui a fait que l'Algérie est classée 1ere au monde en matière de consommation de pain.
Les importations de blés et farine explosent, ce qui grève également le budget de l'état, d'autant que la farine, la semoule sont, comme les carburants, des produits subventionnés. Or, dans la réalité, il est souvent désolant de constater les énormes quantités de pain qui vont à la poubelle.
Cette période de crise est utile à plus d'un titre, car elle nous montre la voie à prendre pour devenir rationnels, rationnaliser nos comportements et notre économie, dompter nos besoins et les adapter à nos réalités quotidiennes et sociales. C'est la seule issue pour redresser l'économie nationale, sans toucher aux grands projets de développement social. C'est le prix à payer pour le retour à l'opulence.