Le pétrole soutenu par l'éventualité d'une prolongation des discussions sur l'Iran

Publié par dknews le 30-06-2015, 16h30 | 24

Les prix du pétrole grimpaient mardi en cours d'échanges européens, l'éventualité d'une prolongation des négociations entre l'Iran et les grandes puissances devant repousser le risque de voir les exportations iraniennes inonder le marché.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 63,77 dollars en fin de matinée, en hausse de 76 cents par rapport à la clôture de lundi. A New York, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance gagnait 37 cents à 58,70 dollars. Les cours du pétrole semblaient soutenus par le flou qui entourait toujours les négociations entre l'Iran et les grandes puissances sur le programme nucléaire du pays, notaient les analystes.

La date butoir initialement fixée ce mardi 30 juin sera certainement dépassée et aucune autre limite n'a été donnée, même si une extension à long terme des négociations semble exclue, expliquent-ils. La communauté internationale veut s'assurer que le programme nucléaire iranien est à vocation strictement civile et que Téhéran ne cherche pas à se doter de la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions internationales qui étranglent son économie. Une levée des sanctions pourrait se traduire par un doublement des exportations iraniennes, une perspective baissière pour les investisseurs alors que l'offre mondiale demeure surabondante. Les cours du Brent étaient par ailleurs soutenus par la fermeture de deux champs pétroliers en Libye - Nafoura et Majid - à cause de manifestations, et de la fermeture du champs Albayada après une coupure d'électricité, notaient les analystes de Ransquawk.

Les cours en recul en Asie
Les cours du pétrole continuaient de baisser mardi en Asie sous la menace d'un défaut de paiement de la Grèce à ses créanciers et d'une sortie du pays de la zone euro, ce qui favorise le dollar. Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août perdait 23 cents, à 58,10 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance cédait 15 cents à 61,86 dollars. Athènes doit rembourser 1,5 milliard d'euros ce mardi avant 22h00 GMT au Fonds monétaire international mais sauf coup de théâtre cette dette ne sera pas honorée et la Grèce sera aussitôt privée d'accès aux ressources de l'institution.

Nombre d'investisseurs craignant un impact sur l'euro boudent la devise européenne au profit du dollar, jugé plus sûr. Or un dollar plus cher pénalise les achats de brut libellés dans cette monnaie, rappelait Daniel Ang chez Philip Futures. «Nous étions assez optimistes pour les cours mais la situation pourrait s'assombrir surtout si l'Europe enregistre une nouvelle contraction de son économie par contagion de la crise grecque», notait David Lennox chez Fat Prophets, cité par Bloomberg.

Le marché est également attentif à l'évolution des négociations sur le nucléaire iranien entre Téhéran et les grandes puissances, le délai convenu pour trouver un accord expirant en théorie ce mardi.
Un accord doit garantir que le programme nucléaire iranien sera uniquement civil, en échange d'une levée des sanctions internationales.

Dans un tel cas, l'Iran serait à même de produire un million de barils de pétrole par jour supplémentaires dans les six mois qui suivent, selon Téhéran. Lundi, le baril de «light sweet crude» avait reculé de 1,30 dollar à 58,33 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le Brent avait cédé 1,25 dollar à 62,01 dollars, sur l'Intercontinental Exchange (ICE).