Grèce-UE : La Grèce s'approche d'un défaut de paiement, toujours pas d'accord

Publié par dknews le 30-06-2015, 16h35 | 11

La Grèce, qui devrait payer 1,6 milliard d'euros au Fonds monétaire international (FMI) mardi soir, semble s'approcher d'un défaut de paiement après l'interruption des négociations avec ses créanciers. Mardi à 22H00 GMT expire l'ultimatum donné, par les créanciers à la Grèce. Lundi soir, le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a fait comprendre que la Grèce ne paierait pas mardi les 1,6 milliard d'euros qu'elle doit au FMI, mais faute d'argent, pas de bonne volonté.

«Est-ce possible que les créanciers attendent le paiement du FMI alors qu'ils ont imposé l'asphyxie aux banques ?» s'est interrogé le Premier ministre, sur la télévision publique grecque ERT. Il a toutefois ajouté: «Dès qu'ils décident de lever l'asphyxie, ils seront payés».

En outre, environ 17.000 manifestants anti-austérité dénonçaient à Athènes «le chantage des créanciers». Mais entre Athènes et ses créanciers, les portes ne semblaient pas définitivement fermées lundi. Dans une conversation téléphonique, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a proposé lundi au Premier ministre grec, une solution «de dernière minute» susceptible de débloquer un accord sur le renflouement du pays.

M. Juncker a expliqué «les contours d'une solution de dernière minute». L'idée est que M. Tspiras accepte le dernier plan des créanciers daté de samedi, et s'engage à appeler les Grecs à avaliser ce texte lors du référendum prévu dimanche prochain, ce qui permettrait la tenue d'ici là d'un Eurogroupe. Sans changement sur le fond des propositions faites à la Grèce pour lui éviter le défaut de paiement, l'initiative de M. Juncker porte sur la forme d'une sortie de crise, avec une «explication assez pédagogique de ce qui est sur la table».

En dehors de la tranche qui devrait être payée, la Grèce devra également faire face à d'autres échéances notamment, le 20 juillet, c'est celui de la Banque centrale européenne (BCE, 3,5 milliards d'euros).

En tout, la dette grecque atteignait 312 milliards d'euros à la fin du premier trimestre 2015. Cette somme représente 175% de son PIB (le PIB du pays à fin 2014 était de 179 milliards d'euros).
La Grèce devrait rembourser au FMI 24 milliards d'euros avec des échéances à respecter avec le Fond jusqu'en 2024 dont 1,6 milliard d'euros qu'Athènes doit rembourser mardi soir.

La BCE détient 27 milliards d'euros de dette grecque, que la Grèce devra rembourser entre 2015 et 2037. Le plus gros détenteur de la dette grecque est le Fonds européen de stabilité financière (FESF), appelé le Fonds de secours européen. Ce fonds a été créé en mai 2010, au début de la folle crise de la dette en zone euro, pour aider financièrement un Etat de la zone euro en difficulté.

Le FESF a aidé la Grèce à hauteur de 131 milliards d'euros, avec des remboursements qui s'étalent de 2023 à 2054. La Grèce a dû fermer lundi ses banques et instaurer un contrôle des capitaux dans une tentative de protéger son système bancaire après le refus de l'Eurogroupe d'étendre l'accord de prêt au pays.

Ainsi, les établissements bancaires grecs resteront fermés jusqu'au 6 juillet, soit le lendemain du référendum initié par le gouvernement d'Alexis Tsipras, et les retraits aux guichets automatiques seront durant cette période limités à 60 euros par jour, selon un arrêté sur le contrôle des capitaux publié au journal officiel grec dans la nuit de dimanche à lundi. Le Premier ministre grec avait annoncé samedi la tenue dimanche prochain d'un référendum en Grèce sur la dernière offre d'accord faite par les créanciers (UE, FMI).