Soudan du Sud :Des femmes violées et brulées vives par des soldats dans l'Etat de l'Unité

Publié par dknews le 30-06-2015, 17h58 | 139

Des militaires sud-soudanais ont violé puis brûlé vives des femmes et des filles dans leurs maisons dans l'Etat de l'Unité (nord), a accusé mardi l'ONU, évoquant une «brutalité nouvelle» dans le sanglant conflit civil qui ravage le jeune pays depuis un an et demi.

Dans un rapport publié mardi, des enquêteurs de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) mettent en garde contre des «violations des droits de l'Homme généralisées». Ils s'appuient sur le témoignage de 115 victimes et témoins dans l'Etat septentrional d'Unité, l'un des plus touchés par la guerre civile.

L'armée sud-soudanaise, SPLA, y a lancé en avril une vaste offensive contre les forces rebelles dans le département de Mayom, qui était une zone pétrolifère majeure avant d'être détruite dans les combats.

«Les survivants de ces attaques ont affirmé que la SPLA et ses milices alliées du département de Mayom ont mené une campagne contre la population locale, tuant des civils, pillant et détruisant des villages, et provoquant le déplacement de plus de 100.000 personnes», a poursuivi l'ONU dans un communiqué. «Certaines des accusations les plus inquiétantes compilées par les agents des droits de l'Homme de la Minuss portent sur l'enlèvement et des abus sexuels contre des femmes et des filles, dont certaines auraient été brûlées vives dans leurs maisons», a-t-elle ajouté.

L'actuel conflit au Soudan du Sud a éclaté en décembre 2013, avec des combats au sein de l'armée sud-soudanaise, fracturée le long de lignes politico-ethniques par la rivalité à la tête du régime entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar.

Diverses milices tribales se sont jointes, d'un côté ou de l'autre, aux combats, accompagnés de massacres ethniques et d'exactions attribuables aux deux camps. L'intensification des combats «a non seulement été marquée par des accusations de meurtre, viol, enlèvement, pillage, incendie criminel et déplacement (de population), mais aussi par une nouvelle brutalité et intensité», a encore lancé l'Onu.

«L'ampleur et le niveau de cruauté qui caractérisent ces informations suggère une animosité qui dépasse les clivages politiques», a-t-elle ajouté. Mi-juin, le Fonds de l'ONU pour l'enfance (Unicef) avait déjà accusé les forces armées qui s'affrontent au Soudan du Sud, indépendant du Soudan depuis quatre ans, d'avoir perpétré des crimes atroces contre des enfants : émasculations, viols, les ligotant parfois ensemble avant de leur trancher la gorge.