UE - Grèce : L'Eurogroupe disposé à discuter avec la Grèce sur la base «de nouvelles propositions»

Publié par dknews le 06-07-2015, 17h33 | 29

L'Eurogroupe, qui doit se réunir mardi à Bruxelles, en amont d'un nouveau sommet exceptionnel de la zone euro consacré à la Grèce, s'est dit, lundi, disposé à discuter avec les autorités grecques sur la base «de nouvelles propositions» de réformes et d'économies budgétaires, après le rejet massif des Grecs du plan des créanciers de leur pays, dimanche.

«L'Eurogroupe discutera de la situation après le référendum qui s'est tenu en Grèce le 5 juillet. Les ministres attendent de nouvelles propositions de la part des autorités grecques», a-t-il annoncé dans un communiqué.

Les divisions sont fortes au sein des 18 sur comment aider la Grèce, qui a vu son deuxième programme d'assistance financière prendre fin le 30 juin et risque à tout moment de sortir de la zone euro, un scénario aux conséquences imprévisibles.

Lundi matin, Berlin a estimé que les conditions n'étaient «pas réunies pour des négociations sur une nouvelle aide à la Grèce» et a refusé de discuter d'une restructuration de la dette, comme le demande Athènes.

De son côté, le ministre finlandais des Finances, Alex Stubb, du camp des durs également, a jugé que «les négociations ne peuvent reprendre que quand le gouvernement grec sera prêt à coopérer et à s'engager à des mesures pour stabiliser l'économie du pays et mettre en œuvre les réformes structurelles nécessaires à la soutenabilité de la dette». «La balle est maintenant dans le camp de la Grèce», a-t-il affirmé sur son blog.

L'Espagne, plutôt dure à l'encontre de la Grèce, s'est montrée ouverte à un possible troisième plan d'aide, comme le pays en a fait la demande la semaine dernière. A Paris, le ministre français des Finances, Michel Sapin, a rappelé qu'«aucune solution ne pourra être trouvée s'il n' y a pas entre Angela Merkel et François Hollande (...) une conversation en profondeur, en vérité», a-t-il dit alors que les deux dirigeants doivent se voir lundi soir.

Outre cette rencontre, les discussions se multiplient au plus haut niveau, au lendemain de la victoire du non au référendum en Grèce, qui secoue l'Europe.Le président du Conseil européen Donald Tusk doit tenir dans la matinée une conférence téléphonique avec le patron de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, les présidents de la Commission européenne et de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker et Jeroen Dijsselbloem, ainsi que le patron du fonds de soutien de la zone euro, Klaus Regling.

Le conseil des gouverneurs se réunit également lundi, mais sans perspective d'accord d'Athènes avec ses créanciers, «la BCE n'a pas de base pour continuer à envoyer des euros à (à la Grèce)», qui, elle, par contre, dit avoir «des arguments solides pour faire remonter (le plafond de) l'ELA», l'aide d'urgence aux banques grecques, fermées depuis une semaine, et fragilisées par les retraits massifs récents de Grecs anxieux de toute cette situation.

Les Grecs ont massivement dit non dimanche aux réformes et coupes budgétaires demandées par les créanciers d'Athènes en échange d'un nouveau renflouement. En attendant l'issue de ce vote, la BCE avait consenti à maintenir son aide aux banques du pays au moyen de prêts d'urgence (ELA).

De son côté, la Grèce ne cesse de répéter son attachement à l'Europe et à la poursuite des négociations, sacrifiant même son ministre des Finances Yanis Varoufakis, très critiqué par les négociateurs de Bruxelles et du Fonds monétaire international (FMI), pour arriver à un accord avec ses partenaires européens.