Conférence hier du collectif des journalistes algériens solidaires avec le peuple sahraoui au forum de DK News : La juste lutte du peuple sahraoui

Publié par Saïd Abjaoui le 06-07-2015, 19h27 | 148

Hier, au Forum de DKNews, s’est tenue une conférence débat  portant sur le thème «le droit des peuples à l'autodétermination.» Cette conférence a été faite par le professeur Ahmed Taleb.

A cette conférence avaient été invités des personnalités fort connues dont son excellence l'ambassadeur de la RASD en Algérie, un diplomate de l'ambassade d'Angola, le général major en retraite Medjahed Abdelaziz, la moudjahida Annie Steiner, le Dr Saïd Layachi, président de l'association d'amitié algéro-sahraouie.

Un débat fut ensuite mené après la conférence et portera beaucoup sur le droit international et les obstacles placés devant la résolution du conflit entre le Maroc et le Polisario.

Troisième point, le collectif des journalistes algériens solidaires avec le peuple sahraoui , à l'occasion de la commémoration du 53e  anniversaire d'une Algérie indépendante  par voie référendaire, réaffirme sa solidarité  avec le combat mené par Takber Haddi, mère du jeune Sahraoui Mohamed Haidalla mort à El Ayoune occupée des suites d'une agression par des colons et des tortures par la police marocaine.

Pour revenir au débat, celui-ci s’est tenu dans un climat d'apaisement, en précisant bien que l'Algérie n'est pas partie prenante au conflit, et que c'est bien la commission de décolonisation des Nations unies qui est chargée de trouver une solution. 

L'ambassadeur sahraoui a tenu à préciser que ce n'est pas la résolution du conflit par la tenue d'un référendum qui risque de créer des problèmes d'instabilité au système royal, mais c'est plutôt l'entêtement à refuser le référendum qui risquerait de déstabiliser le trône.

Il a été torturé par 5 colons : Le CJASPS lance un appel aux journalistes libres pour se saisir de l’affaire de l’assassinat du jeune Haïdallah 

A l’occasion de la célébration du 53e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, le collectif des journalistes algériens solidaires avec le peuple sahraoui (CJASPS), lance un appel aux journalistes libres à travers le monde pour apporter leur soutien au combat de Mme Takber Haddi qui a repris sa grève de la faim à Las palmas dimanche dernier pour revendiquer la vérité sur l’assassinat de son fils âgé de 25 ans par 5 colons dans la ville d’El Ayoune occupée. Le collectif tient également à préciser que le cas de Mme Takber n’est pas isolé, un grand nombre de mère sahraoui vivent la même situation dans les territoires occupés. 

Rachid Rachedi


Le monde  interpellé

La présidente du Collectif, Hafidha Ameyar a réuni, pour cette manifestation au Forum de DK News , le président du comité d’amitié algéro-sahraoui, Annie Steiner, la moudjahida, qui a fait part de sa conviction que la lutte du peuple sahraoui comme celle du peuple algérien triomphera.

L’ambassadeur de la RASD et d’autres diplomates étaient présents, de même que des juristes et un officier supérieur de l’ANP, à la retraite.

L’intervention du professeur Ahmed Kateb, spécialiste des relations internationales et plus précisément de celles de l’Europe et des pays de la rive sud de la Méditerranée a retenu l’attention.

La question de la décolonisation du Sahara occidental ( et celle de la Palestine) a un lien avec la révolution de Novembre 1954, notamment après  les manifestations de décembre 1960 qui ont clairement signifie que le peuple algérien n’est pas français, ne veut pas d’association avec la France et aspire à n droit fondamental qu’est la liberté.

L’Assemblée générale de l’ONU a pris acte de cette volonté et a voté une résolution qui reconnait aux peuples colonisés, le droit à l’autodétermination et la libre disposition de son destin.

L’indépendance du Sahara est un droit fondamental de l’homme
Cette résolution est toujours en vigueur et le peuple du Sahara occidental, le front Polisario et la RASD en ont fait leur base pour la reconnaissance de leurs droits.

M. Kateb a mis en exergue  la lutte armée menée par l’Armée de libération du Sahara entre  1975 et 1991, date du cessez-le-feu entre la RASD et le Maroc. La lutte a continué sous d’autres formes  dans les territoires occupés par le Maroc et a mis à nu la volonté du royaume à anéantir les sahraouis.

Alors que les des négociations directes ont eu lieu, le Maroc a, par des manœuvres dilatoires pu contourner la résolution de 1960, mais le Conseil de sécurité de l’ONU a été obligé de recadrer la démarche de son représentant en nommant Christopher Ross qui base son action dans le droit fil de la résolution de 1960.

Actuellement, le Maroc essaie par tous les moyens de se présenter comme un pays sahélien, d’islamisme modéré, pouvant devenir un acteur de la lutte antiterroriste dans la région.

Ce faisant, le roi tente de faire d’une pierre, deux coups et faire admettre de facto que le Sahara occidental est sous sa souveraineté ; bien que de tout temps, même Hassan II savait que l’occupation du Sahara était une forfaiture.

Le problème, aujourd’hui, est que la monarchie tient  à occuper l’armée royale au Sahara, car l’indépendance du Sahara, d’un Sahara démocratique sonnerait le glas de la monarchie.

Le combat d’une mère
Le Collectif s’est signalé par une pétition, mise en ligne depuis le 24 juin. Elle appelait les intellectuels, artistes, journalistes du monde entier à rompre le black out médiatique sur la situation au Sahara occidental «  territoire non autonome » occupé sur de vastes superficies par le royaume chérifien depuis 1975.

C’est un constat sans complaisance envers les défaillances de la «communauté internationale» quant au parachèvement de la décolonisation du Sahara  occidental, territoire reconnu par plus de 80 états comme celui de la RASD (République arabe sahraouie dDémocratique).

« Un black-out politico-médiatique est imposé sur la question du Sahara occidental, inscrite depuis 1963 aux Nations unies, au chapitre de la décolonisation. »

Les efforts des Sahraouis en faveur d’une solution pacifique ont été marqués par le respect de la trêve signée en 1991, laquelle devait permettre aux institutions internationales de faire avancer les préparatifs et la tenue d’un référendum populaire demandant aux populations sahraouies de décider de leur destin.

Depuis, le roi du Maroc a adopté des attitudes de diversion, d’atermoiements faisant échouer à chaque fois les tentatives de l’envoyé spécial de l’ONU, Christopher Ross.

Si bien, que 40 après la création du Polisario et de la RASD, les instances de la gouvernance internationale, laissent les mains libres au royaume du Maroc qui ne s’en prive pas pour violer les droits fondamentaux du peuple sahraoui, pratiquer la torture à grande échelle, emprisonner sans jugement toute personne qui se dresserait contre l’arbitraire et la répression de masse. Sans réaction des nations civilisées, des organisations internationales, ou de personnalités de haute moralité.

Cela semble être considéré par le Maroc comme un encouragement à sa politique, dont notamment le pillage des richesses naturelles et un assentiment aux violences relevant des crimes de guerre et contre l’humanité dont se prévalent les hérauts de la civilisation occidentale.

Pour le collectif des journalistes algériens solidaires du peuple sahraoui. , « violations des droits de l’Homme dans les territoires occupés sahraouis (disparitions forcées, procès iniques des tribunaux martiaux, harcèlements, arrestations, emprisonnements, tortures, viols et assassinats, restriction des droits aussi fondamentaux que la liberté d’opinion, d’expression et le droit à l’autodétermination et à l’indépendance), déjà dénoncés par les ONG et rapportés aussi par la Commission des droits de l’Homme de l’ONU, ne trouvent pas d’échos dans les médias des pays autoproclamés défenseurs des droits humains.»

La RASD pour la paix
Il est, à propos, de rappel que la trêve acceptée par la RASD est une arme de paix qui a mis à nu la politique belliciste du Maroc, sa nature profondément hostile aux idéaux des nations-unies et de l’Union Africaine qui lors de son dernier sommet de Johannesburg, en Afrique du Sud, «  a réitéré son soutien à son Envoyé Spécial au Sahara occidental, Joaqim Chissano, et appelé le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités et l’Assemblée générale des Nations unies à fixer une date pour la tenue du référendum d’autodétermination. »

L’entêtement du Maroc à nier les droits reconnus du peuple sahraoui à la liberté, le silence complice des pays de l’Union européenne, des USA et d’autres du Moyen-Orient est lourd de menaces pour la paix dans la région ; soutenir les provocations contre un peuple fort de son droit obéit à des desseins obscurs qui doivent alerter sur la nécessité de mettre les consciences universelles et les peuples devant les faits et leurs responsabilités. 

« Nul ne peut ignorer que le Maroc mène une guerre contre le peuple sahraoui. Il est criminel de laisser faire et de s’en laver les mains. »

La mort du Sahraoui Mohamed Lamine Haidallah dans des conditions obscures, la grève de la faim illimitée de sa mère  réclamant «toute la vérité sur la mort de son fils, exécuté par 5 colons marocains»,exige des autorités coloniales marocaines sa dépouille et que les responsables soient traduits devant la justice font injure aux principes de l’ONU et des institutions qui en dépendent.

« En adhérant à cet appel, adressé aux Nations unies, à l’Union européenne, l’Union africaine, la Ligue Arabe et l’Organisation des Etats latino-américains, nous levons le voile qui entoure l’action légitime et citoyenne de la mère Tekber Haddi, l’enlèvement et l’emprisonnement de Salah Lebsir, ainsi que le cas des 600 disparus sahraouis depuis l’invasion militaire marocaine.

 Ainsi, le combat pour les droits de l’Homme prendra son sens et retrouvera sa pertinence » souligne le Collectif. Récemment « le rapport d’Amnesty International sur «le recours à la torture et autres mauvais traitements utilisés par les forces de police marocaines, en particulier lors des gardes à vue et des interrogatoires » ; la présidente du centre Robert F. Kennedy des droits de l'Homme (RFK), Mme Kerry Kennedy, avait affirmé que «les rapports sur les violations des droits de l'Homme au Sahara Occidental par le Maroc sont indéniables».

Le document d’Amnesty rappelle que «n’importe quel citoyen peut être torturé : des manifestants aux militants politiques ou étudiants comme les personnes suspectées de terrorisme ou de crimes de droit commun».  

Le Collectif fait œuvre d’éveilleur des consciences libres et hautement respectueuses des droits humains. Il témoigne des défaillances de ceux qui ont la responsabilité de les faire respecter. A moins que tout ne soit que démagogie et poudre aux yeux. Toute tromperie qui occulte les droits imprescriptibles des hommes est un crime. 

O. Larbi


à retenir ...     

L’objectif est de médiatiser le combat pour l’autodétermination : Naissance d’un Collectif des journalistes pour le soutien de la cause sahraouie 

Suite à l’assassinat le 8 février dernier du jeune Sahraoui Mohamed Lamine Haïdalla, et le blocus médiatique qui a entouré cette affaire, la mère de la victime, Mme Takber Haddi, a entamé une grève de la faim de six semaines pour exiger la restitution de la dépouille de son fils ainsi que l’ouverture d’une enquête pour déterminer les véritables causes de la mort de son fils. 

Sensible au combat de Mme Takber, un groupe de journalistes algériens ont constitué alors un  collectif pour d’une part protester contre l’assassinat du jeune Haïdalla mais aussi apporter un soutien «médiatique» à la cause sahraoui. 

La première action du collectif fut organisée le 21 juin dernier au niveau de la maison de la presse Tahar Djaout. Une pétition de soutien a été lancée ce jour-là pour dénoncer le black-out médiatique qui entoure la question sahraouie. Plus de 600 signatures de journalistes et autres personnalités ont été récoltées à ce jour. 

Référendum : Qui a le droit de voter ?

Pour le peuple sahraoui, le recensement espagnol effectué en 1974 et qui détermine le nombre exact de la population sahraouie est l’unique référence pour déterminer la population concernée par le référendum pour l’autodétermination.

En effet, l’Espagne qui a administré le Sahara occidental durant plus d’un siècle connaît parfaitement la composition et la répartition du peuple sahraoui. De son côté, le Maroc met tout en œuvre pour que les colons, les Sahraouis ayant migré vers le nord ainsi que toute personne établie dans les territoires occupés puissent participer à ce referendum pour jouer sur la carte du nombre et faire pencher la balance en sa faveur.      

Rachid Rachedi