Ebola : L’origine du premier nouveau cas au Liberia toujours inconnue

Publié par dknews le 09-07-2015, 15h43 | 36

L'origine du premier cas d'Ebola en trois mois au Liberia demeure inexpliquée, ont indiqué mercredi des experts de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'estimant cependant distinct de l'épidémie ayant fait plus de 4.800 morts dans le pays.

Ce nouveau cas, annoncé le 30 juin, concerne un adolescent de 17 ans, tombé malade le 21 juin et décédé sept jours plus tard dans un village proche de l'aéroport international Roberts, au sud-est de Monrovia, dans la région de Margibi.

Deux nouveaux malades liés à ce cas ont été recensés et ils demeuraient admis mercredi dans un centre de traitement anti-Ebola."L'origine de l'infection de ce groupe de cas est actuellement l'objet d'enquêtes", indique l'OMS dans son rapport hebdomadaire publié mercredi. Ces investigations doivent permettre de déterminer si le nouveau cas provient d'une contamination par un des deux Etats limitrophes encore touchés par Ebola, la Guinée et la Sierra Leone, ou d'un foyer non identifié au Liberia.

Ces trois pays comptent plus de 99% des victimes de l'épidémie en Afrique de l'Ouest, partie en décembre 2013 du Sud guinéen et ayant fait, depuis, plus de 11.200 morts sur plus de 27.500 cas. Le Liberia avait été déclaré débarrassé d'Ebola le 9 mai, soit 42 jours - deux fois la durée maximale d'incubation - après l'enterrement de la dernière victime, le 28 mars.

Mais ses deux voisins luttent encore contre l'épidémie, qui est repartie à la hausse après avoir enregistré une nette décrue depuis le début de l'année.La région de Margibi ne jouxte ni de la Guinée ni de Sierra Leone. aL'adolescent de 17 ans n'aurait pas voyagé récemment, ni eu de contact avec des voyageurs en provenance de ces deux pays, ou participé à des funérailles de victime d'Ebola, d'après l'OMS.

D'après ses experts, le garçon pourrait avoir été infecté par une toute nouvelle variété d'Ebola à partir d'un animal plutôt qu'à partir d'un humain.Ce virus circule parmi les chauve-souris frugivores, considérées comme son hôte naturel, qui ne développent pas la maladie. D'autres animaux - grands singes, antilopes, porc-épics... - sont également susceptibles de le véhiculer et de le transmettre à l'homme. Autre possibilité évoquée par l'OMS, c'est que les foyers d'Ebola continuent d'exister à l'insu des autorités sanitaires locales, nationales ou internationales au Liberia.


La Banque mondiale prédit une flambée de mortalité maternelle après Ebola dans trois pays africains frappés par l'épidémie
Un rapport de la Banque mondiale publié mercredi estime que la perte de personnels de santé tués par le virus Ebola va causer une flambée de mortalité maternelle lors de grossesses et d'accouchement dans les trois pays africains frappés par l'épidémie.
Au total, 4.022 femmes risquent de mourir chaque année en Guinée, Liberia et Sierra Leone, exclusivement du fait de "l'héritage" de l'épidémie d'Ebola qui a tué plus de 11.000 personnes dont de nombreux médecins et infirmières, affirme la BM.
"La perte de personnels de santé liée à Ebola pourrait porter la mortalité maternelle à des taux qui n'ont plus été vus dans ces pays depuis 15 à 20 ans", a précisé Markus Goldstein, l'un des auteurs de ce rapport publié dans le journal scientifique "The Lancet".
La mortalité des femmes lors de grossesses ou d'accouchements pourrait augmenter de 111% au Liberia, de 74% en Sierra Leone et de 38% en Guinée même si ces pays étaient "déclarés débarrassés d'Ebola", assure la BM.
Le rapport détaille comment les personnels de santé ont été proportionnellement les principales victimes de l'épidémie qui a déferlé récemment dans ces trois pays d'Afrique de l'ouest et vient de faire sa réapparition au Liberia. Dans ce dernier pays, l'épidémie a ainsi tué 0,1% de la population globale mais 8% de ses médecins et infirmières. "Ebola a affaibli des systèmes de santé déjà très fragiles dans ces pays", a relevé David Evans, un autre auteur du rapport qui appelle la communauté à "un investissement urgent" pour faire face à la situation.
Au total, 240 infirmières et docteurs devraient "immédiatement" être recrutés dans ces trois pays, selon la Banque mondiale qui appelle à un recrutement bien plus massif dans les années à venir.
Début avril, Guinée, Liberia et Sierra Leone avaient demandé un "plan Marshall" de huit milliards de dollars pour relancer leurs économies et éradiquer la maladie.