Oran : L’éthique et les pratiques médicales dans la santé reproductive en débat

Publié par dknews le 10-07-2015, 16h48 | 52

Une table ronde illustrant le thème «L’éthique et les pratiques médicales, le cas de la santé reproductive» a été organisée, mercredi soir, à Oran, par l’Association de Protection Contre le Sida (APCS).

Gynécologues, sage femmes, pédiatres et médecins généralistes formaient l’essentiel des participants à cette table ronde, présentée par ses initiateurs comme un moment d’échange et de réflexion sur la santé reproductive, son éthique et ses pratiques médicales.

A l’ouverture de la rencontre, le président de l’APCS, le professeur Abdelaziz Tadjeddine, a, dans son intervention d’ouverture introduit le concept de l’éthique médicale «dans un monde qui connait, aujourd’hui, des bouleversements majeurs sur tous les plans, notamment médicaux».

L’accès aux soins, les greffes d’organes, l’information médicale et la reproduction ont été pour ce professeur autant de problématiques auxquelles les scientifiques, notamment les médecins, s’intéressent.

Concernant l’éthique médicale, il a expliqué que «l’éthique implique des réflexions sur les comportements et, dans cette optique, les médecins doivent être capables d’écouter et de comprendre leurs patients.

L’éthique c’est aussi aller vers l’autre». Le Pr Tadjeddine a lié la question de l’éthique au concept de «science utile» préconisé par l’Islam, ceci face au concept d’utilitarisme, donc de profit, induit par la mondialisation. Il a également établi une relation entre l’éthique médicale et la «fitra» qui préconise de «parfaire les règles de la morale».

Dans ce cadre, il a abordé les différents aspects de l’éthique médicale et scientifique par rapport à l’Islam, citant plusieurs «hadiths» et versets du saint Coran.«Le respect de la personne, la bienfaisance et la justice sont des vertus de l’Islam.Ce sont les trois éléments qui guident la pratique médicale, en plus de la non-nuisance et le devoir de confidentialité», a-t-il soutenu.

Dans le même ordre d’idées, le Pr Meguenni, de l’université de Tlemcen, a estimé que l’éthique, même médicale, «est plus un débat de société qu’un débat d’experts car», selon lui, elle implique «des actes et des acteurs».

L’universitaire a ajouté que la santé reproductive est «une activité impliquant le couple, le gynécologue et la sage femme et, dans ce contexte, la question de l’éthique implique, donc, toute la société».
Délimitant les champs d’intervention de la santé reproductive, les participants ont, lors des débats, indiqué que ceux-ci sont en rapport avec la contraception, le planning familial et les différentes méthodes utilisées comme les implants sous-cutanés et la pilule d’urgence, ainsi que l’acte de la césarienne et sa pertinence, le post-natal, le VIH dans toutes ses dimensions ,

les cancers génitaux, la santé reproductive des jeunes, les grossesses non désirées et le regard des médecins et de la société.La table-ronde a été marquée par la présence de la représentante de l’association française «Médecins du monde» à Oran, Charlotte Debussy, qui, depuis 2010, travaille sur les populations migrantes, notamment les subsahariens, à Oran et Alger.

Pour elle, ce sont des populations vulnérables sur le plan de la santé reproductive et celui de l’accès aux soins en général.L’APCS, dans le cadre de sa lutte contre le sida, organise périodiquement des sorties de sensibilisation en direction de différentes catégories de la population.
Elle collabore avec divers organismes internationaux et participe à plusieurs conférences internationales sur le VIH/Sida.

67 mises en demeure adressées à des structures sanitaires

Au moins 67 mises en demeure ont été adressées dernièrement à des établissements hospitaliers privés, des centres de transfusion sanguine et des officines à Oran par la direction de la santé et de la population de la wilaya, a-t-on appris jeudi auprès de cette direction.

Huit mises en demeure ont été adressées aux établissements hospitaliers privés et centres d’hémodialyse pour «non respect des normes d’hygiène et d'asepsie et de gestion des déchets hospitaliers», a indiqué le directeur de la santé et de la population de la wilaya.

En outre, 59 autres mises en demeure ont été infligées à des pharmaciens pour leur non présence à leurs officines, alors que 37 ont été rappelés à l'ordre pour «le respect de la chaîne de froid, la tenue des registres de psychotropes et l'affichage des horaires d’ouverture et de fermeture des pharmacies», a ajouté M. Guessab Abdelkader.

Cette procédure intervient après inspection d'établissements sanitaires privés par la direction de la santé et de la population du 14 au 18 juin permettant de fixer des lacunes et de prendre des mesures qui s’imposent, a-t-on expliqué.

Cette opération, visant une amélioration permanente des services sanitaires en faveur des malades, s’inscrit dans le cadre du programme d’inspection mis en place par la DSP ciblant des structures de santé publique et privée.Cette procédure se poursuivra jusqu’à atteindre l’objectif escompté, a-t-on souligné.