Chômage en France : Les banderilles de l’OCDE

Publié par Cherbal E-M le 12-07-2015, 16h40 | 41

Les récentes indications fournies par l’organisation pour la coopération et le développement en Europe (OCDE), sur le chômage en Europe, avec une pointe sur la France, ne sont pas loin d’une profonde remise en cause des politiques publiques suivies jusque-là en matière d’emploi et de lutte contre le chômage.

Le rapport publié cette semaine par l’organisation sonne comme une banderille dans le dos de la politique française dont les résultats sont plus décevants. « En France, le taux de chômage est de 10,3 % au premier trimestre 2015, contre 7 % en moyenne dans les autres pays de l'OCDE », note le site du quotidien français lefigaro.fr 

qui revient sur les principaux griefs notés par l’OCDE contre les politiques publiques françaises ainsi que sur les recommandations qui lui sont faites dans l’espoir de voir  enfin s’inverser la courbe du chômage comme n’a cessé de le promettre François Hollande, en vain, depuis son élection en 2012.

Dans sa communication d’accompagnement de la publication du rapport de l’OCDE, son secrétaire Général, Angel Gurria, n’est pas allé par quatre chemins, en s’adressant  aux Français : «Dites à vos gouvernants de se bouger: la sonnette d'alarme est tirée.» 

En plus du taux de chômage demeuré élevé par rapport à la moyenne européenne, la France se distingue par d’autres mauvaises performances relevées dans le rapport 2015 de l’OCDE ; ainsi le chômage des jeunes actifs, souligne lefigaro.fr , « qui reculait depuis dix-huit mois, est reparti à la hausse », ajoutant qu’il «atteint ce trimestre 24,7 %, alors qu'il ne cesse de baisser depuis mi-2008 dans le reste de la zone OCDE, où il est maintenant passé sous la barre des 15 %. »

L’OCDE pointe ainsi l’inefficacité des politiques publiques françaises en matière d’emploi et fait remarquer dans son rapport : «Avec un taux de chômage élevé chez les jeunes, la France prend le risque de compromettre l'avenir de ses jeunes.»

Pour illustrer cet échec du gouvernement français, l’organisation note le peu de résultats acquis alors que les efforts de la collectivité ont été importants : « des prestations chômage représentant 1,41% du PIB en 2012 (contre 0,92% pour la moyenne de l'OCDE) et des politiques actives de l'emploi d'un coût de 0,87% du PIB (contre 0,55% dans l'OCDE) », souligne l’agence Reuters qui évoque quelques-unes  des recommandations faites par l’OCDE à la France, notamment pour s’assurer un suivi plus rigoureux des chômeurs dans leurs recherches d’emploi.

D’après Reuters,  le rapport de l’OCDE juge qu’en France, « en l'état actuel, l'échelle des sanctions pour insuffisance de recherche d'emploi est "inadaptée" et leur mise en œuvre "très difficile" ».

L’organisation pointe également du doigt le système d‘aides   octroyées à certaines catégories de chômeurs, « comme les bénéficiaires du contrat de sécurisation professionnelle qui perçoivent leur ancien salaire net pendant un an après un licenciement économique, y voyant un obstacle à une transition rapide vers l'emploi », souligne Reuters  qui évoque par ailleurs une autre critique de l’OCDE, à savoir "la lourde charge de travail des conseillers du service de l'emploi ne leur laisse que rarement le temps de suivre correctement les efforts de recherche" des chômeurs ».

Le coût du travail et notamment le niveau des salaires en France sont également cités par l’OCDE comme des obstacles à la politique de l’emploi.
CEM