Accord de paix en Libye paraphé : un «pas important» vers la paix, un «travail crucial» reste à faire

Publié par Par Nora BENACEUR le 13-07-2015, 18h50 | 28

Le dossier libyen a connu un développement positif: un accord de sortie de crise, proposé par l'ONU, a été paraphé par une partie des factions influentes sur la scène polictico-sécuritaire dans ce pays, et salué par la communauté internationale y voyant «un pas important» pour une issue politique consensuelle à la crise en Libye.

L'accord vise à accompagner la période de transition en Libye. Il traite notamment des institutions du pays, du gouvernement d'union nationale des arrangements sécuritaires.
«Le document de l'accord dessine les institutions et les mécanismes de prise de décision» jusqu'à l'adoption d'une nouvelle constitution, s'est félicitée l'organisation des Nations Unis.

Engluée dans une grave crise depuis la chute du régime de Maamar El-Gueddafi fin 2011, la Libye compte deux Parlements - et deux gouvernements l'un basé à Tripoli et l'autre à Tobrouk (est), ce dernier étant le seul reconnu par la communauté internationale.

Le gouvernement légitime fait partie des signataires de l'accord de sortie de crise paraphé samedi soir en présence du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, M. Bernardino Léon et de représentants de municipalités, de partis politiques et de membres de la société civile libyenne.

En revanche, les représentants du Parlement rival, soutenu par Fajr Libya, une coalition de milices, étaient absents lors de la cérémonie de la signature de cet accord. Le Congrès général national (CGN), le Parlement de Tripoli, compte présenter à M. Léon, les «modifications» souhaitées par Tripoli.

Les membres du parlement de Tripoli souhaitent, entre autres, voir figurer le «respect de la magistrature» dans les accords, une possible référence à la Cour suprême qui avait décidé en novembre dernier d'invalider le Parlement basé dans l'est du pays.

Efforts soutenus de l'Algérie pour régler la crise libyenne
L'Algérie, qui joue un rôle important dans le règlement de la crise libyenne, insistant depuis le début de ce conflit, sur la nécessité d'un «dialogue inclusif», a exprimé sa «satisfaction» quant aux progrès enregistrés dans le processus de sortie de crise.

En effet, Alger suit avec «attention» le processus de dialogue national interlibyen, conduit par Bernardino Léon et continuera, pour sa part, à apporter sa contribution à l'oeuvre de construction de la paix dans ce pays frère et voisin. Dans le cadre du dialogue interlibyen sous l'égide des Nations unies, l'Algérie a maintes fois organisé des rencontres à Alger. La dernière en date qui remonte à début juin 2015 avait regroupé des leaders et des chefs de partis politiques et activistes autour de la table de négociations.

Dans ce contexte, l'Algérie a insisté particulièrement sur la nécessité de fédérer les efforts et de faire converger les processus à l'effet de capitaliser les résultats engrangés jusqu'ici dans le but d'aboutir, le plus rapidement possible, à la formation d'un gouvernement d'union nationale capable de prendre en charge la mission névralgique et urgente de faire face au terrorisme.

«Un travail crucial»reste à faire
L'accord de paix qui prévoit notamment la formation d'un gouvernement d'union nationale et la tenue de nouvelles élections, a été salué par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon qui a dit attendre désormais «avec impatience la conclusion rapide d'un accord complet».

A cet effet, les Libyens ont été appelé à «faire avancer le processus de transition politique, dans un esprit d'unité, à travers la formation d'un gouvernement d'accord national».
Pour ce faire, Ban Ki-moon a affiché sa détermination à «aider les Libyens par l'intermédiaire de son représentant spécial Bernardino Léon et la Mission d'assistance des Nations Unies en Libye (MANUL)».

  Bernardino Léon a, quant à lui, estimé que cet accord «dessine les institutions et les mécanismes de prise de décision» jusqu'à l'adoption d'une nouvelle constitution».Il a également souligné que la porte restait «ouverte» pour «ceux qui  n'étaient pas présents» et que les points de contentieux qui subsistent pourraient être discutés après la fin du ramadan.

«Du progrès a été accompli, mais un travail crucial doit encore être fait», a toutefois reconnu l'émissaire onusien, en référence à l'absence de la délégation de Tripoli.L'Union européenne (UE) a également salué «un pas important» et s'est dite «prête à soutenir un gouvernement d'union nationale dès lors qu'il sera formé», selon la chef de la diplomatie de l'UE, Mme Federica Mogherini.

Par le biais de son chef du gouvernement, l'Italie a qualifié l'accord «d'étape importante dans les efforts pour stabiliser la région et rétablir la paix» en Libye. «Chaque jour qui passe, la nécessité de résoudre la crise libyenne apparaît plus évidente et centrale pour les risques liés au terrorisme comme pour les événements liés à l'immigration», a dit Matteo Renzi.

Quant à la France, elle a appelé le Parlement de Tripoli à rejoindre l'accord et s'est dite «prête à apporter le soutien nécessaire à la Libye dans le cadre de sa mise en oeuvre», selon son chef de la diplomatie Laurent Fabius.