Congo : le «dialogue national» prône la tenue d'un référendum sur une nouvelle constitution

Publié par dknews le 18-07-2015, 17h52 | 22

Le «dialogue national» tenu au Congo sur l'avenir des institutions du pays initié par le président Denis Sassou Nguesso s'est prononcé vendredi pour la tenue d'un référendum sur une nouvelle constitution qui permettrait au chef de l'Etat de se représenter en 2016.

Les délégués ont plaidé pour une nouvelle constitution sans limite d'âge maximal pour les candidats à la présidentielle ni restriction du nombre de mandats autorisés à un chef de l'Etat, selon le communiqué final de ce forum politique qui s'était ouvert lundi à Sibiti (250 km à l'ouest de Brazzaville) mais boudé par l'essentiel de l'opposition.

«Une forte majorité s'est dégagée en faveur» d'un «changement de  constitution» qui concilierait «les valeurs universelles de la démocratie et les réalités politiques, sociales et culturelles de notre pays», a-t-on souligné dans le communiqué.

«A cet effet, les réformes à engager porteront» notamment sur «la fixation de l'âge pour être éligible à l'élection présidentielle à 30 ans minimum» et «la fixation de la durée du mandat présidentiel à cinq ans renouvelable», a-t-on ajouté dans le texte.

Les participants au dialogue national ont «opté par consensus» pour «les réformes institutionnelles et s'en remettent au président de la république initiateur du dialogue pour qu'il en tire les conséquences conformément à ses prérogatives constitutionnelles».

Adoptée en 2002, la Constitution de la République du Congo stipule que nul ne peut être candidat à la fonction suprême s'il a plus de 70 ans et limite à deux le nombre de mandats que peut assurer le président du pays.

M. Sassou âgé de 72 ans, cumule plus de trente ans à la tête du pays. Il a  dirigé le Congo à l'époque du parti unique, de 1979 jusqu'aux élections pluralistes de 1992, qu'il a perdues. Clément Miérassa, dirigeant d'un parti politique d'opposition membre du Front républicain pour le respect de l'ordre constitutionnel et l'alternance démocratique (Frocad) a dénoncé comme un «coup d'Etat constitutionnel» les conclusions du «dialogue national».«Ce qui vient de se passer, c'est la concrétisation du coup d'Etat constitutionnel décidé par le président Sassou Nguesso», a-t-il dit au nom de cette coalition d'opposition.