Burundi : l'ancien président Ntibantunganya met en garde contre le danger d'un génocide

Publié par dknews le 20-07-2015, 17h39 | 42

Le sénateur burundais Sylvestre Ntibantunganya, ancien président de la République (1994-1996), a exhorté dimanche la communauté internationale à éviter que le Burundi ne sombre dans une crise comme celle de 1994 au Rwanda.

«A la communauté internationale, il faut dire ceci : ne nous trouvons pas demain devant une situation comme celle qui a eu lieu au Rwanda il y a une vingtaine d'années et que cette communauté internationale ne vienne ici pour verser les larmes de crocodile alors qu'elle observe ce qui se passe, qu'elle voit qui bloque, qu'elle voit qui ne cherche pas une solution», a-t-il déclaré après la suspension du dialogue politique inter-burundais dimanche.

Les pourparlers entre le pouvoir et l'opposition, destinés à sortir le Burundi de la crise qu'il traverse depuis fin avril, ont été ajournés sine die dimanche par la médiation ougandaise en raison de l'absence du gouvernement, au moment où la communauté internationale a mis en garde contre «un conflit majeur» dans ce pays, susceptible d'affecter le région des Grands Lacs.

«Il faut que les Burundais sachent, que la région sache, et que la communauté internationale sache qui est l'obstacle maintenant parce que quand vous négociez, au bout du temps, vous trouvez une solution qui vous arrange tous», a-t-il déclaré.Pour lui, la sécurité au Burundi est menacée et cette insécurité peut compromettre la sécurité dans la région.

«Il y a donc un devoir d'agir rapidement car j'ai vu en 1994 les erreurs qui ont été commises par la région au Rwanda. Je ne dirais pas que les dimensions seront les mêmes, mais j'ai l' impression qu'il y a une option délibérée de laisser la situation évoluer dangereusement vers des risques de violences», a averti M. Ntibantunganya.

La candidature du président sortant Pierre Nkurunziza, qui brigue un troisième mandat à la présidentielle prévue mardi, a plongé depuis fin avril le Burundi dans une grave crise émaillée de violences ayant fait plus de 80 morts. Les adversaires de M. Nkurunziza estiment que la Constitution lui interdit de se présenter à nouveau.