Lutte contre l’Ebola : L'Algérie rappelle la nécessité de renforcer l'assistance aux pays touchés par le virus

Publié par dknews le 21-07-2015, 16h54 | 38

 L'Algérie rappelle la nécessité de renforcer l'assistance aux pays touchés par le virus

L'Algérie insiste sur la nécessité de «renforcer davantage» l'assistance aux pays affectés par le virus Ebola et exprime sa «pleine adhésion» au processus visant à accélérer la réaction aux menaces à la santé publique en Afrique, a indiqué mardi à Malabo, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf.

«Aujourd'hui, l'Algérie souligne plus que jamais la nécessité de renforcer davantage l'assistance aux pays affectés selon leurs besoins par le maintien du soutien non seulement international mais également africain», a indiqué M.Boudiaf à la conférence internationale sur la lutte de l'Afrique contre Ebola, placée sous le thème «L'Afrique aide les Africains dans le relèvement et la reconstruction post Ebola», qu'abrite la capitale de la Guinée Equatoriale.

Il a fait savoir, à cet égard, que «l'Algérie adhère pleinement au processus visant à accélérer la surveillance, le dépistage et la réaction aux menaces à la santé publique en Afrique engagée à travers le projet de création des centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies», tout en rappelant l'initiative de création du «centre régional de recherche et de coopération Sida et Santé en tant que contribution à la lutte contre la maladie».

Dans le même cadre, le ministre de la Santé a relevé qu'en Algérie, «la prise de conscience de menaces sanitaires émergentes et réémergentes telles que celle de la maladie à virus Ebola a été intégrée dans la politique nationale de santé».

Il a précisé que cette prise de conscience découle de la «longue expérience» de l'Algérie dans la lutte contre les maladies transmissibles et les menaces liées aux maladies émergentes et réémergentes qui constituent, a-t-il souligné, «une priorité, démontrée par l'intégration du nouveau règlement sanitaire international dans la législation nationale par décret du président de la République».

«Soucieuse d'apporter sa pleine et entière contribution, l'Algérie a fait siennes les recommandations de l'Union africaine lors de la réunion d'urgence de son Conseil exécutif le 8 septembre 2014 à Addis-Abeba», a-t-il ajouté.

Il expliqué que l'Algérie «entend non seulement apporter toute sa contribution par le partage des expériences en vue de les capitaliser pour une lutte encore plus efficace contre Ebola et les autres situations similaires, mais également s'engager dans le plaidoyer visant à soutenir la mobilisation des ressources et assurer une meilleure coordination entre les Etats et tous les intervenants et partenaires au développement pour mutualiser les efforts et créer les synergies nécessaires».

La conférence de Malabo constitue, pour l'Algérie, une «véritable opportunité» pour tirer, de façon «respon able», les enseignements de cette crise et «identifier les mesures permettant  de façon plus solidaire, d'éradiquer cette menace et de soutenir la reconstruction dans les pays touchés», a estimé le ministre.

Il a précisé, en outre, que l'«attention particulière» que l'Union africaine accorde à la lutte résolue contre Ebola est, encore une fois, illustrée par le fait qu'elle fait l'objet de cette conférence internationale, qui constitue, a-t-il dit, «le témoignage de la volonté et de la détermination renouvelée des dirigeants africains au plus haut niveau de relever le défi engagé depuis la réunion d'urgence du Conseil exécutif de l'Union africaine le 8 septembre 2014 à Addis-Abeba».

Le ministre de la Santé a estimé que le thème de cette rencontre «traduit, sans nul doute, la volonté de l'Afrique, consciente de ses responsabilités, de s'atteler davantage à réunir tous les moyens possibles pour non seulement éradiquer cette menace, mais également assurer la mise en £uvre de plans de redressement post Ebola afin d'éviter des crises similaires à l'avenir».

M. Boudiaf a fait remarquer, à ce propos, que l'épidémie du virus Ebola «doit demeurer une priorité et être considérée comme un défi commun pour l'ensemble de la communauté internationale en tant que menace sur la sécurité sanitaire internationale». «Cette crise sanitaire a mis en évidence qu'une crise sanitaire locale doit avoir une réponse urgente et globale», a-t-il souligné, appelant à «une solidarité plus active avec les pays touchés».

M. Boudiaf a, notamment, insisté sur le fait de «ne pas limiter cette solidarité à la seule lutte sanitaire contre cette maladie, mais prendre en compte la nécessité d'amplifier l'appui aux pays affectés pour mettre en place des systèmes de santé résilients et investir dans la réhabilitation et l'amélioration des services de base que sont la santé, l'éducation, l'eau et l'assainissement».

Guérison des 4 derniers malades au Liberia : 6 personnes encore sous surveillance

Les autorités sanitaires du Liberia ont annoncé lundi la guérison des quatre derniers malades d'Ebola et le pays se retrouve à nouveau avec zéro cas connu, ont annoncé les autorités sanitaires.La clinique Elwa II de Monrovia, la capitale, a par ailleurs indiqué que quatre personnes considérées comme des contacts des six cas confirmés (deux décédés et les quat e sortis lundi) avaient également quitté l'établissement, six restant en observation.

Deux adultes de 24 et 19 ans et deux enfants de 10 et 9 ans, habitants du village au sud-est de Monrovia où avait été identifié le premier cas depuis trois mois (un adolescent décédé le 28 juin, testé positif au virus le lendemain), sont sortis lundi avec un certificat de guérison délivré par la clinique.

«Cela montre clairement que nous sommes en mesure de faire face à l'épidémie à tout moment», a déclaré à la presse sur place le vice-ministre de la Santé, Tolbert Nyensuah. «Nos médecins ont réussi à empêcher le virus de les tuer», s'est-il félicité.

Les autorités sanitaires estiment que la réapparition d'Ebola au Liberia, où l'épidémie avait pourtant été déclarée terminée le 9 mai par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), est probablement due à une contamination par un survivant encore porteur du virus.

«Les premiers éléments du séquençage génomique suggèrent fortement que l'origine la plus probable de cette transmission est la réapparition du virus à partir d'un survivant à l'intérieur du Liberia», selon le dernier rapport de l'OMS publié le 15 juillet, excluant a priori une réintroduction par l'un des deux pays voisins touchés, la Guinée et la Sierra Leone.

L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, la plus grave depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976, partie en décembre 2013 du Sud guinéen, a fait plus de 11.200 morts pour quelque 27.700 cas, un bilan sous-évalué selon l'OMS. Plus de 99% des victimes se concentrent en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia.

La Côte d'Ivoire et la RDC coordonnent leurs procédures opérationnelles

Des experts de la Côte d'Ivoire et de la République démocratique du Congo (RDC) sont réunis lundi à Yamoussoukro (centre, 230 km d'Abidjan) en vue de coordonner leurs procédures opérationnelles de lutte contre le virus Ebola qui continue de frapper l'Afrique de l'Ouest.

«La persistance des cas de maladie à virus Ebola dans les pays voisins de la Côte d'Ivoire nous interpelle donc à maintenir un niveau adéquat de vigilance», a indiqué le représentant de l'OMS, Tano-Bian Aka, à l'ouverture de l'atelier prévu pour durer cinq jours. Il va s'agir pour les experts ivoiriens et congolais d'élaborer des procédures et des modules de formation harmonisés en vue de leur utilisation dans le cadre de la lutte contre l'épidémie.

La formation devrait permettre d'apporter une «riposte rapide et adéquate» à une éventuelle introduction du virus en Côte d'Ivoire, jusqu'à ce jour épargnée par l'épidémie. Le gouvernement ivoirien a décidé mercredi de renforcer ses mesures de prévention contre l'épidémie de la maladie à virus Ebola après la réapparition du virus depuis fin juin au Liberia voisin.

Alors que le Liberia avait été déclaré le 9 mai exempt d'Ebola par l'OMS, le virus de la maladie est réapparu le 29 juin dans le pays avec six cas enregistrés et un décès. Le gouvernement ivoirien a jugé «la situation préoccupante» et instruit le ministère en charge de la Santé de poursuivre et d'intensifier les actions de sensibilisation et de mobilisation des communautés sur les mesures de prévention.

La maladie à virus Ebola sévit depuis mars 2014 en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, trois pays d'Afrique de l'Ouest où, les chiffres de l'OMS indiquent 11 261 décès pour 27.606 cas de maladie à virus Ebola enregistrés.