Lutte contre le terrorisme : Le rôle des autorités religieuses mis en exergue par un spécialiste

Publié par Dk News le 23-07-2015, 19h07 | 56

Les autorités religieuses algériennes ont joué un rôle important dans la dé-radicalisation et la lutte contre le terrorisme, a estimé jeudi un participant à la Conférence internationale d'Alger sur la lutte contre l’extrémisme et la dé-radicalisation.

«L’Algérie, comme on le savait n’a pas changé de religion, mais elle a mis en place, dans le cadre de la stratégie globale de lutte contre le terrorisme, une politique religieuse très pertinente qui se focalise sur le contrôle (légal) du discours religieux par l’unification de la Khotba d’el-Jomoâa (prêche de vendredi) et du personnel des institution religieuses», a expliqué dans une déclaration à l’APS le professeur Mohamed Saïd Mekki, enseignant à l’Ecole nationale supérieure des sciences politiques (ENSSP).

Interrogé sur la place des zaouïas (confréries religieuses très répandues en Afrique du Nord) dans la lutte contre l’extrémiste et le terrorisme, le professeur Mekki, qui a présenté une communication lors de la Conférence sur le rôle des autorités religieuses dans la dé-radicalisation, a affirmé que leur rôle était «crucial».

«Les zaouïas, qui avaient un rôle substantiel dans la lutte contre le colonialisme et la préservation de l’unité nationale, ont joué un rôle positif dans la propagation d’un islam tolérant, exempt de violence et de +djihadisme+», a expliqué le spécialiste en relations internationales en marge de la conférence, dont les travaux prendront fin aujourd'hui.

«Les zaouïas opèrent actuellement sous tutelle du ministère des Affaires religieuses dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme et le radicalisme», a-t-il soutenu. M. Mekki a, en outre, estimé que «les violences et le radicalisme n’existaient pas dans la doctrine malikite, et c’est bien la doctrine wahhabite qui les a intégré dans nos société».

«Le malikisme ne conduit jamais au radicalisme, mais le wahhabisme, qui s’est infiltré dans la société algérienne vers la fin des années quatre-vingt, a provoqué (introduit) beaucoup de mauvaises choses (concepts)», faisant allusion au terrorisme qui a touché l’Algérie durant la décennie noire.

Les travaux de la Conférence internationale sur la lutte contre l'extrémisme et la dé-radicalisation se sont poursuivis jeudi en sessions thématiques tenues à huis clos. Cette rencontre, initiée par l'Algérie et encouragée par les Nations unies, constitue une opportunité pour présenter les principales actions menées par l'Algérie dans sa lutte contre le terrorisme et l'extrémisme.

Les participants, représentant une cinquantaine de pays et d'organisations internationales et régionales, discutent autour de la «Présentation de l'importance et du rôle de la lutte contre l'extrémisme violent et la dé-radicalisation dans le combat contre le terrorisme», «Le rôle du système judiciaire dans la dé-radicalisation, y compris en milieu carcéral» et du «Rôle des instances religieuses dans la dé-radicalisation».

Prévue sur deux jours, la Conférence d'Alger sera couronnée par un document final portant sur «les engagements, les arrangements et les partenariats qui mettent en pratique les leçons retenues lors des débats».