Le Directeur général de la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf), M. Bendjaballah Yacine, invité du Forum de DK News : Objectif 12000 km de rail et électrification totale du réseau

Publié par Saïd Abjaoui le 27-07-2015, 20h56 | 476

Chacun a en tête que c’est le rail qui a développé la grande Amérique. C’est le rail qui a permis la grande conquête  de l’Ouest. On ne peut plus voir les « chemins de fer » sans les associer au développement. En Algérie comme ailleurs. Au transport des biens et des personnes, plutôt des marchandises et des voyageurs.

L’importance du rail dans le développement. C’est le thème de la conférence qu’a animée hier au forum de DK News dont il était l’invité, M. Yacine Bendjaballah, directeur général de la SNTF (Société nationale des transports ferroviaires). Il était accompagné de M.r Mekrebi Abderrazak, directeur du matériel à la STNF.

Méthode de travail retenue : un court exposé de ce qu’est la SNTF puis réponses aux questions posées par la presse. La SNTF, ce n’est pas seulement une entreprise de transport. C’est  un vecteur de développement. C’est une culture.

C’est une dimension sociale. Pour bien saisir ce qu’elle est aujourd’hui, son évolution, il faudrait la comparer à ce qu’elle était durant les années 1970 et suivantes. Un journaliste étudiant à l’époque s’adressa au conférencier.

« M. le directeur général, durant les années 1970, d’Alger à Béjaia, nous voyagions debout, occupions tous les espaces, et même les marchepieds, nous n’étions pas en sécurité ne serait- ce qu’à cause de jets de pierres, étouffions de chaleur car la climatisation était un phénomène étranger à nos traditions, et passions plus de huit heures dans ces conditions  et parfois  plus.

Les pannes n’étaient pas rares. Aujourd’hui, elhamdoullah, Alger-Béjaia, c’est quatre heures, avec la climatisation, et même une prise électrique pour brancher les micro ordinateurs. Nous qui avons connu  cette époque, nous saisissons bien tout le progrès réalisé et à réaliser à travers tous les projets dont vous nous faites part ».

Une autre question. « Ces temps ci, la presse rapporte que des accidents ont lieu aux passages à niveau non gardés. Pourquoi ne pas recruter des gardiens des barrières à ces passages meurtriers ? »

M. Bendjaballah rappelle que la longueur de la voie ferrée exploitée actuellement est de 3600 km. Cette longueur passera à 6000 km à moyen terme et à 12000 km à long terme. A cette échéance de LT, toute la voie ferrée sera électrifiée à 100%. ; Concernant les passages à niveau, la loi algérienne dit qu’à plus de 120km/h, il ne doit plus y avoir de passage à niveau.

Généralement, il y a un passage à niveau tous les 2km. Pour couvrir les 3600 km de voie ferrée, il faudrait donc 1800 passages à niveau gardés. La SNTF ne pourra pas s’en occuper financièrement, et même en gestion supplémentaire des personnels.

Question rénovation des matériels, exploitation, accélération des projets, le ministère a mis à notre disposition (à disposition de la SNTF) 127 milliards de dinars.

-400 wagons sont commandés à Annaba pour le transport des phosphates.
-Rénovation de 200 voitures par une main-d’œuvre algérienne : il existe 15 ateliers qui seront pris en charge par des Algériens très qualifiés.

La prise en charge du côté de la SNTF pour le complexe Bellara de Jijel, il sera procédé à la réouverture de l’école d’application ferroviaire qui nécessitera le recrutement de plus de 310 agents. Les futurs cadres supérieurs  qui prendront en charge la gestion chemin de fer sont envoyés se former dans de grandes écoles pour une formation qui durera deux années.

A une question sur la nécessité de disposer pour la capitale d’une grande gare de dimension internationale, le DG rassura que cette préoccupation est déjà prise en charge car il est prévu de la dimensionner en gare accompagnée d’un centre commercial à hauteur d’une capitale.

Pour la question de sécurité, le DG a dit qu’il a fait circuler un train de nuit à 2 h du matin sans absolument que ne se produise le moindre incident.

Pour ce qui concerne la question «fret», le transport ferroviaire sera intégré dans un ensemble qui comprend  sa prise en charge dès l’accès de la marchandise dans le bateau à l’étranger  jusqu’à son transport en Algérie vers les ports secs épargnant ainsi le paiement important de surestaries.