Des élections au suffrage universel sont impossibles à organiser en 2016 en Somalie, en raison de la situation politique et sécuritaire du pays et de délais trop courts, ont estimé conjointement mardi le gouvernement et le Parlement du pays.
La Somalie prévoyait de tenir en 2016 ses premières élections au suffrage universel depuis plus de 40 ans, théoriquement précédées d'un référendum constitutionnel en 2015.
«Après discussions (...) les pouvoirs exécutif et législatif sont d'accord pour dire qu'il ne peut y avoir d'élections au suffrage universel dans le pays en 2016», a déclaré au Parlement Abdulahi Godah Bare, président d'une commission parlementaire qui s'est penchée sur le sujet.
Approuvant les conclusions de cette commission, le Premier ministre Omar Abdirashid Ali Sharmarke a indiqué aux parlementaires que gouvernement et Parlement devaient désormais adopter une «décision conjointe sur la marche à suivre» pour remplacer ce scrutin.
Une assemblée de chefs coutumiers avait adopté en 2012 une constitution provisoire et désigné un Parlement. Celui-ci avait lui-même élu le président Hassan Cheikh Mohamed à la tête des premières institutions pérennes de Somalie, après une succession depuis les années 1990 de diverses autorités de transition.
Après un processus - toujours en cours - de mise en place d'autorités régionales fédérées à travers le pays, la Somalie devait adopter en 2015 une Constitution fédérale et désigner ses nouvelles institutions au suffrage universel en 2016.
Le recul militaire des insurgés somaliens «shebab», chassés de Mogadiscio en août 2011 par une force africaine, a créé un espoir de sortir la Somalie d'une guerre civile qui ensanglante le pays.
Les Shebab contrôlent néanmoins encore de larges zones rurales dans le sud et le centre somaliens et continuent de représenter une menace pour la stabilité du pays.
Privée de véritable autorité centrale depuis la chute du président Siad Barre en 1991, la Somalie a été livrée durant plus de 20 ans aux milices claniques, groupes insurgés et gangs criminels.