Constantine - capital de la culture arabe 2015 : La sculpture sur bois «vole la vedette» lors de la semaine culturelle d'Ouargla

Publié par DK News le 02-08-2015, 18h12 | 53

Le stand de Mohamed-Saleh Baba Hanni, sculpteur sur bois, originaire de la ville d'Ouargla a carrément "volé la vedette" aux autres artisans qui exposent depuis samedi soir aux galeries de la salle de spectacle Ahmed Bey, à Constantine, dans le cadre de la semaine culturelle d'Ouargla, inscrite au programme de la manifestation "Constantine, capitale 2015 de la culture arabe".

Animé par la passion de ressusciter un patrimoine architectural typique à cette oasis au charme désuet, de perpétuer son histoire et d’immortaliser son mode de vie, l’artiste propose des £uvres singulières, réalisées sur des branches de palmiers, appelées karnaf, et éblouit les visiteurs avec le luxe du détail et beaucoup d’originalité.

Des prototypes des ksour d’Ouargla, de Tamacine, de l’ancienne mosquée Lalla Malkia, des habitations typiquement africaines, des puits, des outils de beauté de la femme de la région du Sahara sont superbement reproduits, reflétant un savoir-faire bien établi.

"Le début de l’aventure a commencé en 2005", affirme à l’APS, Baba Hanni qui, alliant passion et goût et utilisant un faux, une scie, un cutter, quelques clous, et des noyaux de dattes, a fait resurgir des merveilles au cachet de l’authenticité.

Exerçant dans une administration, l’artisan-artiste, épris par sa ville consacre, son temps libre à sculpter et à perpétuer "des images de Wargren", sirotant un thé, sur un air de musique du chanteur Alla, le maître du Foundou, a-t-il dit avec le sourire.

C’est ainsi que le visiteur admire l’ingéniosité architecturale du ksar d'Ouargla, reproduite sur une branche de palmier, et apprend que l’édifice, identité d’une ville, dont l’origine remonte à l’ère numide, s’étend sur 30 hectares et est classé en 1996 comme patrimoine national puis en 2011 en tant que secteur sauvegardé.

Devant la dextérité des modèles présentés, le visiteur découvre la première mosquée, du ksar Ouargla, celle de Lallla Malkia, et "tâtonne" la beauté de la région, et distingue des pans de l’histoire de cette oasis et capitalise un savoir local ancestral dans la construction.

"Mon projet commence avec des recherches que j’effectue sur les caractéristiques et les spécificités du prototype et je veux réaliser, notamment dans la reproduction des ksour ou autres aspects du mode de vie à Ouargla, dans le souci de donner le cachet d’authenticité et de la conformité à mon £uvre", souligne Baba Hanni.

Des puits, l’artiste sculpteur présente plusieurs prototypes pour relater un mode de gestion de l’eau qui a prouvé son efficacité et a permis à l’homme de survivre dans les régions arides.

Baba Hanni admet qu’au fil du temps, la "petite occupation" est devenue une "grande passion", une manière de raconter sa ville et un art qu’il souhaiterait transmettre aux passionnés.

Pour le moment l’artisan réserve un petit coin, dans sa maison, pour pratiquer sa passion, mais son rêve demeure de créer un atelier d’apprentissage pour les jeunes de la région. Un projet-rêve que l’artiste compte bien concrétiser dès son départ à la retraite.

Organisé par l’Office national de la culture et de l’information (ONCI) la semaine culturelle d'Ouargla à Constantine, qui se poursuivra jusqu’au mardi met à l’honneur tout l’art folklorique, le patrimoine historique, les dattes et ses dérivés ainsi que divers