Par une décision du Conseil constitutionnel français, prise ce vendredi, la tradition des combats de coqs, si prisée dans certaines régions de France, et d’autres à travers le monde, risque de s’éteindre à terme, à la grande joie des militants pour la défense des animaux et au grand dam des adeptes de cette pratique aussi ancienne que l’apprivoisement de cet animal.
Elle serait donc aussi vieille que la domestication du coq sauvage, nous apprend l’encyclopédie en ligne Wikipedia qui souligne que « le coq sauvage Gallus gallus aurait été domestiqué en Asie pour ses qualités belliqueuses.
Cela date de la sédentarisation des premiers agriculteurs dans ces régions [en Asie : ndlr] » Dans le flux des échanges commerciaux mondiaux, la pratique s’est répandue à travers les différents continents, à un degré moindre en Afrique, et a notamment connu un succès populaire en Angleterre et aux Etats Unis.
Sur le territoire français, ajoute Wikipedia, le combat des coqs « est autorisé dans les localités où la tradition est ininterrompue, c'est-à-dire dans une vingtaine de gallodromes des départements du Nord et du Pas-de-Calais et dans ceux des Dom-Tom.» Pour l’encyclopédie en ligne, cette pratique séculaire «consiste à faire s'affronter deux coqs préparés aux combats sur une aire prévue à cet effet appelée gallodrome ».
L’information rapportée par l’agence de presse française AFP, fait état d’une décision du Conseil constitutionnel, datée du 31 juillet dernier, à travers laquelle il a déclaré «conforme à la Constitution l’interdiction de créer de nouveaux gallodromes pour y organiser des combats de coqs », lit-on sur le site du quotidien français lemonde.fr.
L’instance constitutionnelle française a réagi ainsi à une question prioritaire de constitutionnalité introduite par l’avocate de deux Réunionnais traduits en justice en 2012, pour avoir ouvert une nouvelle aire de combat de coqs dans leur quartier.
La décision des sages est une nouvelle interprétation des dispositions du Code pénal français relatives aux sévices et actes de cruauté envers les animaux qui prévoient des exceptions « lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée », souligne lemonde.fr. Dans une précédente audition par les sages du Conseil constitutionnel, l’avocate des deux Réunionnais avait souligné le caractère inique de cette mesure, et dénoncé le silence observé par les lois françaises sur l’organisation des corridas et la construction des arènes.
Les membres du Conseil constitutionnel ont rejeté ces thèses en expliquant, rapporte lemonde.fr :« Si le législateur a entendu, tant pour les courses de taureaux que pour les combats de coqs, fonder l’exclusion de responsabilité pénale sur l’existence d’une tradition ininterrompue, il s’agit toutefois de pratiques distinctes par leur nature.»
A noter qu’hormis quelques régions où la tradition est encore tolérée, notamment le Nord - Pas-de-Calais, la Réunion, la Guyane, les Antilles et la Polynésie, partout ailleurs en France les combats de coqs sont interdits avec des sanctions à l’égard des contrevenants pouvant valoir deux ans de prison et 3000 euros d’amende.