Athlétisme dopage: Les allégations de presse sont "sensationna- listes et trompeuses" (IAAF)

Publié par DK News le 05-08-2015, 17h22 | 14

La Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a qualifié de "sentationnalistes et trompeuses" les allégations de la chaîne de télévision allemande ARD et du quotidien britannique Sunday Times ce week-end sur un supposé dopage de grande ampleur dans le monde de l'athlétisme.

"La suspicion seule n'est pas une preuve de dopage", a indiqué l'IAAF dans un communiqué au sujet de ces échantillons sanguins de 800 athlètes présentant des valeurs "suspectes ou hautement suspectes" épinglés par ARD et le journal dominical britannique.

Selon ces médias, sur les 146 médaillés mondiaux ou olympiques de 2001 à 2012 du 800 m au marathon, un tiers présenterait des valeurs suspectes. "Les résultats auxquels il est fait référence ne sont pas des contrôles (antidopage) positifs et d'ailleurs à la fois ARD et le Sunday Times admettent que leurs évaluations de ces données ne valent pas preuve de dopage", insiste la Fédération internationale.

Dans son documentaire samedi, détaillé par le Sunday Times dimanche, ARD basait ses accusations sur 12.000 échantillons sanguins prélevés entre 2001 et 2012 et concernant 5.000 athlètes, une base de données détenue par l'IAAF. A l'appui de leurs accusations, les médias allemand et britannique avaient cité deux chercheurs australiens, Michael Ashenden et Robin Parisotto, les confondateurs de la méthode de détection de l'EPO, selon qui le dopage dans l'athlétisme serait l'équivalent de ce qui s'est passé dans le cyclisme il y a plusieurs années.

Dans l'athlétisme, "ils sont probablement 10 ou 15 ans derrière le cyclisme", avait ainsi assuré Robin Parisotto, spécialiste du dopage sanguin, dans le documentaire signé par ARD. Dans sa réponse mardi, l'IAAF a également appelé un expert à l'appui de sa défense, en la personne du professeur Giuseppe D'Onofrio, un des leaders mondiaux en matière d'hématologie: "Il n'y a pas de place pour les raccourcis, les approches simplistes ou le sensationnalisme quand la réputation et la carrière des athlètes est en jeu", a déclaré M. D'Onofrio, l'un des chercheurs qui a travaillé à l'élaboration du passeport biologique désormais obligatoire pour chaque athlète.

Après ces accusations d'ARD et du Sunday Times, qui visaient notamment la Russie et le Kenya, l'Agence mondiale antidopage s'était déclarée "très inquiète" dimanche, alors que les Mondiaux d'athlétisme se profile, dans moins de trois semaines, à Pékin, dans le "Nid d'oiseau" des JO 2008.

Lundi, le patron du Comité international olympique, Thomas Bach, avait répété que son organisation appliquerait un principe de "tolérance zéro" en matière de dopage.Quant au président de l'IAAF, Lamine Diack, il avait répondu à ces allégations en parlant de manoeuvres destinées à obtenir une "redistribution des médailles".