
Les chefs de la police de plusieurs grandes villes des Etats-Unis se sont retrouvés lundi à Washington pour discuter de la flambée de violence meurtrière dans le pays afin de rechercher des solutions pour l'enrayer.
Selon les statistiques de la police, 193 meurtres ont eu lieu du 1er janvier au 26 juillet, 19 de plus que l'année dernière à la même époque. Les viols sont passés de 731 à 775, également en hausse de 6%. Les vols, vols qualifiés, cambriolages, et autres agressions sont à l'inverse en baisse, d'où la baisse globale de la criminalité, évoquée par le maire, à -5,58%.
Les mêmes statistiques au 26 juillet montrent aussi une augmentation du nombre des fusillades, passées de 634 à 651 (+2,7%) et des victimes de ces fusillades, passées de 740 à 761 (+2,7%), avec cependant une baisse sensible depuis un mois.
Selon une recherche publiée mardi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), le taux d'homicide est tombé d'un pic de 10,7 pour 100.000 habitants en 1980 à 5,1 en 2013, soit une baisse de plus de 50% tandis que celui des agressions aggravées a reculé d'un maximum de 442 pour 100.000 en 1992 à 242 en 2012 (-45%).
Mais pour JAMA, cette importante baisse ne masque pas un taux de criminalité qui reste très élevé, notamment dans certaines grandes villes qui connaissent un regain de violence.Les chercheurs relèvent que les principales agglomérations américaines ont connu cette année un fort accroissement des homicides après deux décennies de réduction, le taux étant tombé en 2013 au plus bas en un demi-siècle.
La capitale américaine a déjà enregistré 87 meurtres depuis janvier, bien plus que les 69 pour la même période en 2014 (+ 26%).Quant à Baltimore, la ville a été endeuillée par 45 homicides en juillet, nombre le plus élevé pour ce mois depuis 1972.
Outre les homicides et agressions, le JAMA indique qu'annuellement plus de 12 millions d'adultes aux Etats-Unis subissent des violences conjugales. Plus de dix millions d'enfants et adolescents sont victimes chaque année de mauvais traitements de la part de leurs parents ou de leurs tuteurs, allant du manque de soins à des abus sexuels, selon les chercheurs.
Les taux de violence varient selon les âges, les lieux, le sexe et la race ou encore le groupe ethnique où il y a d'importantes disparités. L'homicide est la première cause de mortalité chez les Noirs non-hispaniques âgés de moins de 44 ans mais seulement la cinquième parmi des Blancs non-hispaniques dans les mêmes tranches d'âge, selon la même source.