Des représentants des organismes de l'Union africaine (UA) ont souligné, lors d'une rencontre sur l'Architecture africaine de la gouvernance dont les travaux se sont clôturés mercredi à Alger, l'impératif de renforcer le dialogue politique pour assurer le respect, la promotion et l'adhésion aux normes des droits de l'homme des Etats membres.
Dans le rapport adopté par la réunion des groupes de travail "le Constitutionalisme et l'Etat de droit" et "les droits de l'Homme et la justice transitionnelle", il a été mentionné que la stratégie africaine des droits de l'homme visait à "surmonter" les obstacles dont fait face la promotion des droits de l'homme par la mise en place d'un système continental coordonné.
Il s'agit de renforcer les capacités des membres de l'Architecture africaine de la gouvernance (AAG) en charge de la question, de promouvoir la coopération, la coordination et la collaboration entre les organes de l'UA et les communautés économiques régionales sur la protection des droits de l'homme.
Il s'agit également d'assurer la protection et la promotion des droits de l'homme par la mise en place d'un institut panafricain des droits de l'homme.
Il est également souligné que la promotion des droits de l'homme en Afrique faisait face à des "obstacles", tels que "le manque de volonté politique à l'égard de l'application des décisions", "le manque des moyens financiers et humains des membres de l'AAG", "la lenteur dans la ratification par les Etats membres de la plateforme de l'AAG", et le "manque de coordination entre les organes de l'UA".
Les participants ont affirmé, en outre, que la promotion et la protection des droits de l'homme sont "indispensables" au développement durable du continent et "font partie des valeurs fondamentales de l'UA".
Par ailleurs, le rôle des médias, des partis politiques et de la société civile pour réduire "le fossé séparant population des décideurs", et dans le processus démocratique, a également été mis en exergue.
La nécessité d'accorder "une attention particulière" aux droits des personnes vulnérables, et d'inclure les droits de l'homme dans les programmes scolaires, a été également relevée par les participants.
Ils ont convenu que l'UA doit prendre une position "plus proactive" et doit "encourager" les Etats membres à "faire montre d'une plus grande volonté politique dans la mise en oeuvre effective des décisions et valeurs partagées".
D'autres questions plus techniques ont été abordées à ce sujet, de même que pour les deux bureaux mis en place afin d'assurer le suivi et la supervision de toutes les activités entreprises par les deux groupes aux cours des deux prochaines années.
D'autre part, et concernant le constitutionnalisme, les participants à la séance consacrée à la question, ont proposé au groupe de travail "le Constitutionalisme et l'Etat de droit", d'entreprendre trois études sur le constitutionnalisme en Afrique, les changements anticonstitutionnels et les défis de l'Etat de droit en Afrique.
Il a également été proposé que le groupe de travail sur les droits de l'homme et la justice transitionnelle se penche sur les problèmes de corruption, et d'accorder plus d'attention aux questions de l'égalité entre les femmes et les hommes.
La réunion qui s'est tenue au siège du Conseil constitutionnel, a été consacrée à la formation des structures du groupe de travail sur "le Constitutionalisme et l'Etat de droit" et celui sur "les droits de l'Homme et la justice transitionnelle" et l'élaboration de leur plan d'action et perspectives, rappelle-t-on.
Une cinquantaine de représentants des différents mécanismes de l'UA ont pris part à la rencontre.
Les deux groupes de travail cités découlent de l'AAG, qui en compte également trois autres, à savoir, "la démocratie et les élections", "la gouvernance et le service public" et "les questions humanitaires, les réfugiés et les migrants".